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Est-ce bien fini ?

Paris
Philharmonie 2
01/24/2016 -  et 26 janvier 2016 (Dijon)
Dimitri Chostakovitch : Quatuor à cordes n° 15 en mi bémol mineur, opus 144
Franz Schubert : Quatuor à cordes n° 15 en sol majeur, D. 887, opus 161

Quatuor Hagen : Lukas Hagen, Rainer Schmidt (violons), Iris Hagen (alto), Clemens Hagen (violoncelle)


Le Quatuor Hagen (© Harald Hoffmann)


La septième biennale de quatuors de Paris s’est achevée par un concert donné par le Quatuor Hagen. Un des tout premiers quatuors mondiaux, et de longue date, interprétait les derniers quatuors de Dmitri Chostakovitch (1906-1975) puis de Franz Schubert (1797-1828), le Quinzième pour les deux compositeurs.


On est toujours étonné par le fait que trois de ses membres soient de la même famille (quatre de la même fratrie sur quatre lors de la fondation du quatuor en 1981). Il y a mieux aujourd’hui : le Quatuor Girard (qui ne participait pas à la biennale cette année) ; ses quatre membres sont frères et sœurs. Il y un peu moins bien : le quatuor Casals, entendu la veille, comporte deux membres de la même famille. Le phénomène n’en demeure pas moins frappant et ne peut que susciter admiration, envie ou incompréhension chez tous ceux qui ont lamentablement échoué dans la pratique musicale en famille.


La première œuvre, le Quinzième Quatuor (1974) de Chostakovitch, était marquée par un désespoir absolu : tout est définitivement fini. La seconde, le Quinzième Quatuor (1826) de Schubert, composé après La Jeune Fille et la Mort et balançant sans cesse entre le mineur et le majeur, partant du même constat, venait heureusement rassurer l’auditeur en affirmant que la vie continue malgré tout et qu’il faut s’y accrocher.
Les Hagen surent tenir la distance, démesurée, des six adagios enchaînés monocolores de la première et déployer un chant plaintif impressionnant, aux confins du silence, au point de suspendre le temps qui passe.
Ils furent fiévreux, mais sans excès, dans le second, aussi monumental que le précédent mais beaucoup plus polyphonique, tout en étant toujours d’une précision exemplaire, le dernier mouvement, d’une modernité stupéfiante, d’une folle virtuosité terpsichoréenne, étant notamment parfaitement dominé.


Ainsi finissait la biennale de quatuors à cordes de 2016.



Stéphane Guy

 

 

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