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Quartiers d’hiver Bruxelles Conservatoire 01/16/2016 - Wolfgang Amadeus Mozart: Quatuor n° 22, K. 589
Alban Berg: Lyrische Suite
Ludwig van Beethoven: Quatuor n° 7, opus 59 n° 1 Quatuor Armida: Martin Funda, Johanna Staemmler (violon), Teresa Schwamm (alto), Peter-Philipp Staemmler (violoncelle)
Le Quatuor Armida (© Felix Broede)
Alors que l’hiver prend ses quartiers dans le pays, une panne de chauffage oblige la majorité des spectateurs à entendre le Quatuor Armida au Conservatoire en gardant leur manteau. Les conditions ne s’avèrent finalement pas si spartiates, la violoniste apparaissant même les épaules découvertes, mais cette situation prouve de nouveau l’état de délabrement dans lequel se trouve depuis trop longtemps cette salle de concert sordide, indigne des musiciens et du public. Et pourquoi ne pas enlever enfin ces odieuses plaques de liège installées depuis des lustres sur la scène et y poser des plantes pour la rendre un tant soit peu agréable, au lieu de laisser traîner, comme ce samedi, des bonbonnes de propane dans les couloirs?
Cette formation fondée à Berlin en 2006 emprunte son nom à un opéra de Haydn, un des plus importants compositeurs de quatuors, mais le programme de ce concert ne comporte aucune de ses œuvres. Il manque sans doute un peu de finesse, d’élégance et d’élan à son interprétation trop univoque, mais rigoureuse et volontaire, du Quatuor K. 589 (1790) de Mozart. Ayant suivi l’enseignement des quatuors Artemis, Alban Berg et Hagen, les musiciens affichent cependant une cohésion et une précision dans les échanges qui attestent d’un travail approfondi. Ils livrent ensuite de la Suite lyrique (1925-1926) de Berg une exécution tendue et intense, minutieuse et cohérente, développant dans ces six mouvements scrupuleusement unifiés un éventail de couleurs diversifié au moyen de beaux jeux de timbres.
Le Septième Quatuor (1806) de Beethoven occupe la seconde partie. Les membres du Quatuor Armida rencontrent cette fois quelques difficultés à harmoniser leur sonorité dans l’Adagio molto e mesto mais la construction demeure toujours aussi nette. Le jeu n’atteint pas, là non plus, une perfection plastique absolue mais l’interprétation s’avère habitée, inspirée et presque constamment irréprochable sur le plan expressif. Les musiciens gardent en outre le contrôle et marque les contrastes sans dépasser les limites de l’acceptable. Cette solide formation prend congé du public avec le «Contrapunctus IV» de L’Art de la fugue de Bach.
Le site du Quatuor Armida
Sébastien Foucart
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