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Pour Bertrand de Billy

Paris
Philharmonie 1
01/13/2016 -  et 14 janvier 2016
Wolfgang Amadeus Mozart : Concerto pour piano n° 19, K. 459 – Requiem, K. 626
Ruth Ziesak (soprano), Marianne Crebassa (mezzo), Maximilian Schmitt (ténor), Nahuel di Pierro (basse), Peter Serkin (piano)
Chœur de l’Orchestre de Paris, Lionel Sow (chef de chœur), Orchestre de Paris, Bertrand de Billy (direction)


B. de Billy (© Marco Borggreve)


Difficile, parfois, d’être le fils de son père. On n’était d’ailleurs pas allé à la Philharmonie pour chercher Rudolf à travers Peter Serkin, dont le dernier concert avec l’Orchestre de Paris remontait à la création du concerto Riverrun de Takemitsu en 1988. Son Dix-neuvième Concerto de Mozart n’en a pas moins suscité plus de frustration que de plaisir. Sonorité ronde, bien timbrée, netteté et concentration du jeu, probité de l’approche dénotent certes un artiste exigeant. Mais si le mouvement lent est de très belle tenue, les mouvements extrêmes manquent d’élan, de pétulance, d’esprit – c’est du piano d’enfant sage, presque désuet, que Bertrand de Billy, clair, attentif et cursif, ne bride pourtant pas.


Si bien que ce concert ne marquera que par le Requiem. Non que le chef français nous bouscule, comme l’a un peu fait Thomas Hengelbrock, baroqueux assumé, dans le Magnificat de Bach. Mais ce Requiem n’est jamais empesé, jamais alourdi par un pathos romantique. Les tempos vont bon train, la polyphonie ne pâtit pas de l’effectif, la direction préserve l’équilibre entre la théâtralité et la ferveur – très dramatique « Confutatis », très recueilli « Lacrymosa », « Domine Jesu » aux contrastes impeccablement dosés. On est du côté de la tradition, pas de la réaction. De son côté, le chœur, grâce à Lionel Sow, sonne comme un chœur de chambre, là encore malgré l’effectif – imposé d’ailleurs par la salle. Malgré des aigus parfois tendus chez les sopranos et les ténors, les voix assument bien, notamment, les passages fugués. Bon quatuor de solistes enfin, même si Ruth Ziesak a perdu fraîcheur et stabilité dans l’aigu, ce qui fait, une fois n’est pas coutume pour cette partition, ressortir le beau mezzo de Marianne Crebassa, avec un Maximilian Schmitt stylé et présent, un Nahuel di Pierro noble et éloquent. Ils se sont joints au chœur pour bisser le « Dies irae ».


C’était le retour de Bertrand de Billy à la tête de l’Orchestre de Paris, après une Messe en la bémol de Schubert à Pleyel en 2013, qui nous avait montré ses affinités avec la musique sacrée.


Le site de Bertrand de Billy



Didier van Moere

 

 

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