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Clarté et poids sonore

Paris
Auditorium du Louvre
01/13/2016 -  
Ludwig van Beethoven : Variations «Eroica», opus 35
Frédéric Chopin : Sonate n° 3 en si mineur, opus 58
Piotr Ilyitch Tchaïkovski : Grande Sonate en sol majeur, opus 37

Joseph Moog (piano)


J. Moog (© Paul Marc Mitchell)


Le pianiste allemand Joseph Moog, vingt-huit ans, s’est déjà produit en France (au Louvre, à Nantes et à La Roque d’Anthéron) et sa carrière internationale est bien lancée avec une déjà imposante discographie. On sait gré à l’Auditorium du Louvre dont la programmation musicale répare bien des lacunes des salles de concert parisiennes de l’avoir invité cette fois en soirée mais on aimerait maintenant entendre cet étonnant musicien dans un lieu à l’acoustique plus favorable.


Joseph Moog n’a pas le profil d’une bête à concours et, issu d’une famille de musiciens, il est un pur produit de l’école allemande de piano. Le choix des morceaux au programme de ce copieux récital ne s’imposait pas comme une évidence. On est d’emblée frappé du poids sonore et de l’autorité qu’il met aux quinze Variations et Fugue sur un thème de la Symphonie «Héroïque» de Beethoven, une œuvre qui ne figure pas parmi les favorites des programmes de concert. Il donne une belle unité et des couleurs étonnantes à l’ensemble des variations et couronne l’ensemble par une fugue étourdissante de technique.


Mais le triomphe de la technique, le contrôle absolu du son et du poids sonore c’est certainement dans la Troisième Sonate (en si mineur) de Chopin que l’on a pu l’apprécier au plus haut degré. Sans être le moins du monde froide ni cérébrale, son interprétation de cette œuvre de la maturité ne s’autorise aucune effusion sentimentale. Le contrôle de l’affect est constant et jamais la virtuosité ne l’emporte sur l’unité.


La seconde partie du concert était entièrement consacrée à la Grande Sonate de Tchaïkovski. Hormis dans son final, qui possède une réelle unité et un caractère russe indéniable, cette œuvre très prisée des pianistes russes souffre de longs développements qui lassent assez rapidement. Moog a certainement fait de son mieux pour lui donner vie et unité mais ce n’était pas le meilleur moment du concert...


Une pointe d’humour pianistique en guise de bis, humour auquel on peut comme à l’humour anglais rester imperméable. Si la transcription d’En avril à Paris par Alexis Weissenberg pouvait sonner comme un charmant hommage du style piano bar à Paris et à Weissenberg, l’arrangement de la Sonate en ré mineur K. 9 («Pastorale») de Scarlatti par Carl Tausig paraît un choix bien inutile et assez pervers. Mais ce n’est qu’un reproche mineur après un récital d’une telle qualité par un interprète qu’on souhaite entendre plus souvent.


Le site de Joseph Moog



Olivier Brunel

 

 

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