About us / Contact

The Classical Music Network

Vienna

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Du feu et de la jeunesse

Vienna
Konzerthaus
01/10/2016 -  et 11* (Wien), 18 (Paris), 19 (Basel), 21 (Bregenz), 23 (Frankfurt/Main), 24 (München) janvier 2016
Antonín Dvorák : Karneval, opus 92, B. 169 – Concerto pour violon, opus 53, B. 108
Johannes Brahms: Symphonie n° 4, opus 98

Hilary Hahn (violon)
Wiener Symphoniker, Lahav Shani (direction)


L. Shani (© Marco Borggreve)


Que penser du Concerto pour violon de Dvorák? Si certains interprètes (Busch, Oistrakh, Stern, Milstein...) le considéraient comme une pièce majeure, d’autres (Kreisler, Szigeti, Heifetz, Szering, Kogan...) l’ont obstinément boudé. Malgré tout le talent des interprètes, Hilary Hahn et Lahav Shani, il est peu probable que la lecture de ce soir ait fait bouger la ligne de partage entre partisans et détracteurs. L’histoire des laborieuses révisions du concerto est connue, et il reste finalement une impression de collages mélodiques que l’approche disciplinée et méticuleuse de la violoniste américaine ne parvient pas à dissiper. On aurait souhaité un engagement lyrique plus spontané qui pour redonner vie à la partition; il faudra attendre le troisième mouvement pour briser la couche de vernis et enfin s’amuser un peu. On découvre une certaine gouaille folklorique sous les doigts de la soliste, qui varie les répétitions avec intelligence et délivre des timbres somptueux dans les suites d’accords les plus perfides. Le bis qui suit (Gigue de la Troisième Partita de Bach) fait clairement grimper le niveau, la pureté du détaché et de l’articulation nous plaçant à quelque part entre un Szeryng et un Milstein.


Et l’orchestre? On attendait Philippe Jordan à la baguette, mais contraint d’annuler l’intégralité de sa tournée, c’est le très jeune chef et pianiste Lahav Shani (né en 1989!) qui prend la relève. Doté d’une gestique raffinée et éloquente, il donne l’impression d’être sur tous les pupitres en même temps et imprime à l’orchestre un style marqué qui ne laisse pas indifférent: expressif, utilisant des accents agogiques pour faire vivre les phrasés; clair, dégageant les voix intermédiaires; rutilant et vigoureux, encourageant les cuivres et percussions dans les fortissimos. Sa symphonie de Brahms est fondamentalement lumineuse, pastorale même dans les passages habituellement sombres. L’entame du premier mouvement est traitée comme un gigantesque arpège distribué parmi les instruments de l’orchestre; le deuxième mouvement marque les contrastes entre un choral radieux et des pizzicati d’une froideur mathématique; l’Allegro giocoso allège et détend l’atmosphère; la passacaille finale décuple d’intensité au fur à mesure des variations. L’Orchestre symphonique de Vienne chatoie de mille feux, et prend visiblement plaisir à redécouvrir la partition. C’est donc avec grand intérêt qu’on apprend sa nomination en tant que premier chef invité pour la saison 2017-2018.



Dimitri Finker

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com