About us / Contact

The Classical Music Network

Paris

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Formidable doublé

Paris
Théâtre national de Chaillot
12/16/2015 -  et 23* décembre 2015

16*, 17, 18, 19 décembre 2015
Opus 14
Régis Baillet - Diaphane (musique)
Kader Attou, assisté de Mehdi Ouachek et Nabil Ouelhadj (chorégraphie), Olivier Borne (scénographie), Ludmila Volf (peintures originales), Denis Chapellon (lumières), Nadia Genez (costumes)
Mickaël Arnaud, Sim’Hamed Benhalima, Damien Bourletsis, Amine Boussa, Sarah Bouyahyaoui, Bruce Chiefare, Babacar «Bouba» Cissé, Virgile Dagneaux, Erwan Godard, Nicolas Majou, Kevin Mischel, Jackson Ntcham, Artem Orlov, Mehdi Ouachek, Nabil Ouelhadj, Soria Rem (danseurs)


23*, 24, 25, 26, 27, 29, 30 décembre 2015
The Roots
Régis Ballet - Diaphane (création sonore originale, augmentée de musiques additionnelles
Kader Attou (chorégraphie), Olivier Borne (scénographie), Ludmila Volf (peintures originales), Fabrice Crouzet (lumières), Nadia Genez (costumes)
Babacar «Bouba» Cissé, Bruce Chiefare, Virgile Dagneaux, Erwan Godard, Mabrouk Gouicem, Adrien Goulinet, Kevin Mischel, Artem Orlov, Mehdi Ouachek, Nabil Ouelhadj, Maxime Vicente (danseurs)


Opus 14 (© Michel Cavalca)


Kader Attou, directeur du Centre chorégraphique national de La Rochelle, vient de présenter au Théâtre national de Chaillot deux de ses spectacles, Opus 14 et The Roots, devant un public jeune et exceptionnellement enthousiaste.


Rarement avait-on vu, surtout pour un doublé chorégraphique, l’immense salle Jean Vilar de Chaillot avec ses quelques 1200 places pleine à craquer d’un public jeune et acclamant avec autant de ferveur et de joie les deux spectacles de la Compagnie Accrorap qui sont au programme pour les fêtes de fin d’année.


Le Lyonnais Kader Attou né en 1974, fils de parents de l’émigration algérienne, est venu à la danse par les arts du cirque et la danse acrobatique, la breakdance, cette danse de rue qui a donné naissance au Bronx au hip-hop, sa forme élaborée. Il a formé avec ses amis Eric Mezino, Chaouki Saïd, Mourad Merzouki et Lionel Fredoc la compagnie Accrorap, révélée à l’occasion de la Biennale de la danse de Lyon en 1994 par Athina, un spectacle d’une grande force. Depuis, Kader Attou et sa compagnie ont fait leur chemin et ont été institutionnalisés par la nomination à la tête du Centre chorégraphique national de La Rochelle en 2008. Une véritable reconnaissance, car Attou est devenu le premier chorégraphe en danse hip-hop nommé à ce poste et les deux spectacles présentés à Chaillot viennent de La Rochelle, en coproduction avec la Biennale de Lyon, dont la dernière édition a accueilli la création d’Opus 14.


Dans ces deux spectacles bien différents, on admire l’homogénéité d’une compagnie et sa virtuosité et surtout la façon avec laquelle Kader Attou a réussi à hisser le hip-hop au niveau d’un art chorégraphique en intégrant toutes les figures acrobatiques, qu’elles soient individuelles ou groupées, au sein d’un ensemble totalement cohérent ayant une unité et pouvant prétendre à captiver sur la longueur de la grande forme, c’est-à-dire entre une heure et une heure trente, sans faiblir un instant.


Avec Opus 14, sa quatorzième oeuvre, on est dans l’abstraction: avec seize danseurs de deux sexes toutes les possibilités sont ouvertes pour montrer ce dont le corps des danseurs est capable sur tous les modes musicaux possibles, en un enchaînement tout à fait harmonieux de séquences baignées dans des éclairages étranges et fascinants sur un fond de toiles originales de Ludmila Volf, d’une grande beauté.



The Roots (© Julien Chauvet)


The Roots, créé à La Coursive à La Rochelle en 2013, a déjà pas mal tourné et est très bien rodé. Il montre une compagnie au sommet de son art, dans une démarche plus narrative. Attou y évoque le vieux Tepaz de son enfance et les disques grattouillant, l’émission culte H.I.P.H.O.P de Sidney. Le choix musical très éclectique dicte une narration à laquelle on se laisse prendre pendant 90 minutes qui filent comme un trait. Tous les intervenants sont remarquables et avec cette pièce, on est beaucoup plus dans la valorisation des individualités avec onze danseurs masculins tous avides dans un esprit de fratrie de faire partager leur joie de danser et leur maîtrise parfaite du break, des figures au sol, du locking et du popping et même des claquettes, vocabulaire de base décliné à l’infini pour la plus grande joie du public.


Kader Attou ne danse plus dans sa compagnie mais il est venu modestement accueillir aux saluts chorégraphiés avec une fantaisie frénétique sa part d’applaudissements nourris de belles clameurs.



Olivier Brunel

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com