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Noël au bord du Rhin

Vienna
Musikverein
12/19/2015 -  et 20 décembre 2015
Robert Schumann : Symphonie n° 3 «Rheinische», opus 97
Richard Wagner: Götterdämmerung: «Le Voyage de Siegfried sur le Rhin», «Mort de Siegfried», «Marche funèbre» & Scène finale

Catherine Foster (soprano)
Wiener Symphoniker, Marek Janowski (direction)


M. Janowski (© Felix Broede)


Les eaux du Rhin offraient la trame de fond au concert de Noël des Symphoniker; un concert bien inégal en intérêt, tant la première partie (Schumann) contrastait avec la seconde (Wagner).


La Symphonie «Rhénane» offre un singulier challenge, comme c’est souvent le cas dans la musique symphonique de Schumann. Partition à la fois subtile harmoniquement et surprenante dans ses carrures rythmiques, il ne reste fréquemment qu’une impression grise et lisse à son audition. La faute à une orchestration non traditionnelle et assez compacte, véritable piège pour les interprètes. Marek Janowski tente bien d’installer une respiration ample, aère à l’occasion les pianos pour révéler des effets de textures orchestrales – mais sans parvenir toutefois à convaincre sur l’ensemble. Les meilleurs moments restent l’atmosphère bucolique du deuxième mouvement et le finale, avec des relances de tempi bien négociées. Mais cette lecture fort classique patauge entre deux eaux, manquant à l’occasion de finition dans les accords ou les solos de vents.


Il était bien plus aisé de s’enthousiasmer pour la lecture du Crépuscule des Dieux, véritable antisymétrie à cette tiède première partie. Les musiciens, tout comme le public, s’échauffent enfin; les crescendos sont séquencés avec maîtrise, faisant enfin claquer des fortissimos sans concession. Le chef sait animer l’orchestre et le gorger d’éléments dramatiques sans jamais inutilement surcharger. On s’amuse quelques instants de l’hésitation du public, qui ne sait s’il doit applaudir entre les séquences ou respecter l’enchaînement des extraits – la politesse viennoise prenant finalement le dessus à l’entrée de Catherine Foster. La soprano, modestement insérée entre le podium du chef et les pupitres de cordes, participe à cette réussite musicale; impeccablement dramatique, d’un vibrato précis et modelable à souhait, elle s’intègre à la balance orchestrale sans effort apparent, faisant preuve quand nécessaire de stupéfiants sursauts de puissance vocale.


Ce concert était empreint d’un charme interprétatif quelque peu suranné, très approprié dans ces périodes nostalgiques de fêtes de Noël, et nous rappelant que l’adjectif «classique» s’applique aussi bien aux interprétations ordinaires qu’à celles s’imposant comme un modèle du genre.



Dimitri Finker

 

 

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