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Une soirée avec Prokofiev et Chopin

Bruxelles
Palais des Beaux-Arts, Salle Henry Le Bœuf
12/12/2015 -  
Serge Prokofiev: Adagio, opus 97b – Sonate pour violoncelle et piano, opus 119
Frédéric Chopin: Sonate pour violoncelle et piano, opus 65 – Grand duo concertant sur des thèmes de «Robert le Diable»

Sol Gabetta (violoncelle), Bertrand Chamayou (piano)


S. Gabetta (© Uwe Arens)


De la même génération, Sol Gabetta et Bertrand Chamayou se produisent ensemble dans le cadre du festival organisé du 10 au 13 décembre par Bozar et l’Orchestre national de Belgique (voir par ailleurs ici). Prokofiev occupe seulement la première partie du récital, la seconde étant consacrée à Chopin, deux compositeurs partageanta priori peu de points communs, mais le programme de salle, remarquable au vu de son prix modique, en relève justement trois. L’un comme l’autre s’exilèrent à Paris, à presque cent ans d’intervalle, pour fuir l’instabilité politique de leur pays natal – sinon que Prokofiev retourna dans le sien; tous deux s’illustrèrent comme pianiste, un instrument pour lequel ils laissèrent une œuvre considérable, surtout, évidemment, Chopin; enfin, les deux compositeurs développèrent un langage au caractère mélodique affirmé. Sur ce point, il suffit d’entendre les œuvres au programme ce samedi pour s’en convaincre.


La pureté du phrasé de la violoncelliste et la netteté du toucher du pianiste se manifestent d’emblée dans l’Adagio (1944) de Cendrillon, brève mais plaisante mise en bouche. Les interprètes mettent ensuite en valeur le lyrisme de la Sonate (1949) dans un style d’une indéniable justesse. Ils instaurent un dialogue d’une grande plénitude, léger et spirituel, une approche convenant à cette œuvre tardive qui ne doit cependant pas baigner dans une atmosphère trop délicate et feutrée, piège dans lequel ils évitent heureusement de tomber. En seconde partie, Sol Gabetta et Bertrand Chamayou livrent une interprétation scrupuleusement détaillée et idéalement proportionnée de la belle Sonate (1845-1846) de Chopin. Le pianiste confère beaucoup de somptuosité et de souplesse à sa partie, la violoncelliste phrasant avec toujours autant de clarté.


La virtuosité des interprètes demeure élégante dans un Grand duo sur des thèmes de «Robert le diable» (1831) ni ostentatoire, ni démonstratif, mais enthousiasmant, la maîtrise technique de la violoncelliste et du pianiste suscitant une fois de plus l’admiration. Le public, qui n’a pas rempli, loin de là, la Salle Henry Le Bœuf, a vraiment entendu du beau violoncelle et du grand piano, unis dans une parfaite complémentarité. Il a eu droit à un bis substantiel, l’Andante de la Sonate pour violoncelle et piano de Rachmaninov, exécuté sans épanchement, et portant ce concert remarquable à une durée suffisante.


Le site de Sol Gabetta



Sébastien Foucart

 

 

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