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Pré-inauguration

Paris
Maison de la radio
12/11/2015 -  
Hector Berlioz : Benvenuto Cellini: Ouverture
Guillaume Connesson : Concerto pour flûte et orchestre «Pour sortir du jour» (création française)
Camille Saint-Saëns : Symphonie n° 3, opus 78

Mathieu Dufour (flûte), Vincent Warnier (orgue)
Orchestre national de France, Christoph Eschenbach (direction)


C. Eschenbach (© Luca Piva)


Le deuxième verset de la Genèse parle du «souffle de Dieu qui planait sur les eaux», et ceci avant le fameux «Que la lumière soit et la lumière fut», le son avant la vision, l’oreille avant l’œil. C’est certainement la raison qui fait que l’orgue est associé si intimement au sacré et c’est pourquoi on ne se rend pas à un concert d’orgue comme à n’importe quel autre, surtout quand il s’agit de la découverte d’un orgue nouveau-né. Il est vrai que nous n’avions droit qu’aux «premières notes de l’orgue», et la vraie inauguration n’aura lieu, elle, qu’en mai 2016. Je suppose qu’un nouvel orgue requiert une harmonisation de tous les jeux et doit être complet. C’est pour cela que nous n’avons pas eu droit à une pièce solo à la fin du concert.


Une première partie d’attente, avec l’Ouverture de Benvenuto Cellini menée avec la fougue qu’on lui connaît par Eschenbach, suivie de la découverte d’un concerto pour flûte inspiré du Livre des Morts de l’Egypte antique, déjà le spirituel qui est là. Belle musique et quelle belle sonorité de la flûte de Mathieu Dufour! Bonne idée que de préparer le «grand» souffle par le soliste des souffles, le «violon des instruments à vent». Et un beau Syrinx de Debussy pour clore cette première partie.


Encore de l’attente en seconde partie, car l’orgue n’apparaît qu’aux deuxième et quatrième mouvements de la symphonie de Saint-Saëns, et surtout au quatrième. A chaque fois que j’écoute cette symphonie, j’ai cette émotion qui précède l’immense accord de l’orgue du quatrième mouvement, qui rappelle un peu l’«attaque» dans le premier mouvement de la Sixième de Tchaïkovski. Le soir du concert, ce fut encore plus fort. Difficile de se faire une opinion précise de la qualité de l’orgue mais je suis sûr qu’elle sera excellente. Eschenbach, directeur musical de l’Orchestre de Paris pendant de nombreuses années, n’a pas eu le droit à cette symphonie avec cet orchestre pour l’inauguration de l’orgue de la Philharmonie. L’honneur en est revenu au National. Ils furent très bons.


Il y a peu d’orgues de salle en France. Avec celui de la Philharmonie, ce sera un enrichissement utile. Et puis, comme chacun sait, dès que «orgue» est au pluriel, le «il» devient «elles», et nous gagnerons certainement à cette féminisation. Et c’est quand même formidable d’avoir «gagné» deux nouvelles salles et deux nouvelles orgues en si peu de temps. Qui a dit que la culture était en retard à Paris?



Benjamin Duvshani

 

 

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