About us / Contact

The Classical Music Network

Geneva

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

A la découverte de Nielsen

Geneva
Victoria Hall
11/24/2015 -  et 25 novembre 2015 (Lausanne)
Jean Sibelius: Karelia, opus 11
Ludwig van Beethoven: Concerto pour piano n° 1, opus 15
Carl Nielsen: Symphonie n° 2 «De fire Temperamenter», opus 16

Louis Schwizgebel (piano)
Orchestre de la Suisse Romande, Michael Schønwandt (direction)


M. Schønwandt


La dernière apparition du Genevois Louis Schwizgebel avec l’Orchestre de la Suisse Romande date de 2010. Ce précédent concert était un peu frustrant dans la mesure où on devinait un talent et un dynamisme réel mais le Concerto pour piano de Clara Schumann qu’il jouait n’était pas plus qu’une curiosité.


Le Premier Concerto de Beethoven est une œuvre bien plus solide. Elle nous permet de retrouver avec plaisir la jeunesse et la dynamique de cet artiste dont les plus sûrs atouts sont un toucher plein de lumière et un tempérament plein de fantaisie et d’imagination. Ces qualités ne font pas cependant de Louis Schwizgebel un beethovénien naturel. Le premier mouvement (Allegro con brio) souffre de rubatos un peu trop visibles. La régularité de la pulsation, cet élément si fondamental dans la musique de Beethoven, n’est pas suffisamment installée. Chef et soliste se cherchent dans ce premier mouvement et son architecture en souffre. Le Largo est plus stable et le soliste est dans son élément dans un Rondo insouciant et pétillant. Très applaudi par le public, il donne en bis le troisième mouvement de la Sonate «Clair de lune» à un tempo assez vif mais qui convient bien au caractère de l’œuvre.


Présentée en entrée de ce concert, la Suite Karelia de Jean Sibelius est jouée avec une certaine légèreté qui n’est pas sans trancher avec le dramatisme dont font preuve certains chefs d’une autre sensibilité dans cette même œuvre. Mais Michael Schønwandt est chez lui dans cette musique et sans doute nous donne-t-il une lecture proche de la véritable tradition scandinave.


Il est également dans son monde avec cette trop rare Symphonie «Les Quatre Tempéraments» de Carl Nielsen dont il livre les secrets au public dans un français parfait. Sous sa baguette, l’œuvre avance avec une réelle tension. La pâte orchestrale est dense mais nous ne sommes pas à Vienne mais dans un univers sonore et culturel bien différent. La maîtrise du chef danois de cette œuvre est patente. Sa mise en place est de grande qualité et il connait tous les recoins de cette symphonie qu’il dirige sans partition en privilégiant la continuité de la ligne mélodique. L’œuvre de Carl Nielsen est peu jouée et il reste bien de chefs-d’œuvre à découvrir. A quand la suite de ses symphonies?


Post-scriptum: l’OSR était présent pour cette soirée à la fois au Grand Théâtre pour le remarquable Songe d’une nuit d’été et avait bénéficié de la présence de trois jeunes musiciens de la Haute Ecole de Musique dans le cadre du programme d’advanced studies en pratique d’orchestre ainsi que de la présence d’Anton Barakovsky, issu de l’orchestre Symphonique de la Radio bavaroise.


La série de projets innovants de l’OSR ne s’arrête pas. La nouvelle direction propose des concerts «Rush Hours» durant lesquels un programme plus court sans entracte sera joué en partenariat avec des restaurants locaux qui offriront des réductions au public. Enfin, un fonds a été créé pour permettre aux musiciens d’acquérir de nouveaux instruments. Un certain nombre de projets sont déjà aboutis et devant ce succès, l’OSR se lance dans le crowdfunding et propose à tout son public de participer à cette fondation. Si vous voulez participer au financement de l’OSR, tous les détails se trouvent ici.



Antoine Lévy-Leboyer

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com