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Des Lumières aux ténèbres

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
11/13/2015 -  et 9 (Cambridge), 10 (London) novembre 2015
Felix Mendelssohn: Die Hebriden, opus 26 – Symphonie n° 3 «Schottische», opus 56
Robert Schumann: Concerto pour piano, opus 54

Orchestra of the Age of Enlightenment, András Schiff (piano et direction)


A. Schiff (© Hiroyuki Ito)


Le pianiste hongrois d’origine et désormais bien installé dans sa nationalité anglaise, récemment anobli au titre de Sir András Schiff, consacre désormais une partie de son activité musicale à la direction d’orchestre. Il le fait raisonnablement avec des orchestres de taille moyenne et de vocation plutôt classique comme La Capella Andrea Barca qu’il a créée en 1999 et l’Orchestre de chambre d’Europe.


Ce soir il se produisait, chef et soliste, avec le prestigieux Orchestre de l’Age des Lumières, phalange londonienne qui charme régulièrement des chefs très huppés. Avec un programme romantique et bien conçu. Enchaîner l’ouverture Les Hébrides et la Troisième Symphonie «Ecossaise» de Mendelssohn a un sens et constitue une copieuse première partie de concert. La direction de Schiff est précise, sa gestuelle claire et bien perceptible autant de l’orchestre que du public, vers qui il se tourne volontiers. L’orchestre le suit très docilement et ce qui caractérisait l’interprétation de ces deux œuvres tenait plus de la prudence que de la fougue. Un soin porté aux détails un peu trop accentué qui dans l’Adagio de la Symphonie alourdissait terriblement la phrase.


En seconde partie, Schiff s’est laissé davantage aller pour jouer le Concerto de Schumann. Sur le plan des intentions et grâce aussi aux formidables instrumentistes solistes du concerto (les cors, la clarinette, le basson) son interprétation et son jeu pianistique étaient formidables. Mais pourquoi être allé chercher un instrument d’époque (un Streicher de 1847 extérieurement de toute beauté) de sonorité aussi ingrate? Affaire de goût, certes, on peut avoir envie l’espace d’une demi-heure de se trouver transporté fictivement dans les conditions de la création de l’œuvre, mais pour nous, l’écoute a frisé le supplice d’autant plus que la passion du jeu, les phrasés et la conception concertante étaient convaincantes. Curieusement, bien que la sonorité restât aussi précaire dans l’Arabesque de Schumann jouée comme bis, l’impression auditive était moins cruelle.


Si l’on en juge par le succès à l’applaudimètre, le public relativement nombreux du Théâtre des Champs-Elysées a autant apprécié la partie concerto. Il a dû cependant durement retomber sur terre car à la sortie, on apprenait le déroulement des tragiques événements qui étaient en train de se dérouler à quelques kilomètres de l’avenue Montaigne.



Olivier Brunel

 

 

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