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Fidélité à l’avenue Montaigne Paris Théâtre des Champs-Elysées 11/12/2015 - Domenico Scarlatti: Sonates K. 162, K. 226, K. 193, K. 183 et K. 386
Maurice Ravel: Sonatine
Antonio Soler: Sonates n° 87, n° 84, n° 24 et n° 88
Frédéric Chopin: Scherzos n° 1 et n° 2, opus 20 – Mazurkas, opus 41 n° 1, op. 17 n° 4, op. posth. KK2b n° 4, et opus 30 n° 4 Christian Zacharias (piano)
C. Zacharias (© K. Rudolph)
Quel grand plaisir de retrouver Christian Zacharias en récital, ses activités de chef d’orchestre le lui en ayant laissé moins l’occasion au cours de dernières saisons. Et avec quel programme! Aligner dans la première partie cinq sonates de Domenico Scarlatti en contraste avec quatre du Padre Soler et oser intercaler la Sonatine de Ravel, c’est vraiment pensé et payant.
Depuis ses enregistrements EMI restés célèbres, on sait que Zacharias est un interprète exceptionnel de Scarlatti, auquel il sait donner toute sa nature théâtrale et une vrai passion rythmique sans jamais sacrifier les couleurs. Les Sonates d’Antonio Soler sont beaucoup moins connues et c’est avec bonheur que l’on en a écouté quatre particulièrement bien choisies, toutes ayant en commun une chaleur et un désir de récit différent car plus avancé que celles de Scarlatti. Offrir en contraste un des héritiers de toute cette science de l’horlogerie dans l’écriture musicale avec la Sonatine de Ravel, jouée avec plus de distance mais pas moins de couleurs et de nerf, était une idée formidable.
On attend moins Zacharias dans Chopin, qu’il a peu enregistré et rarement joué en public. Deux Scherzi encadraient quatre Mazurkas. S’il donne aux Scherzi toute leur vivacité et adhère sans ambiguïté à leur construction particulière, Zacharias n’y met pas les trésors de couleurs, le poids sonore qu’il a mis aux quatre Mazurkas particulièrement bien choisies et s’enchaînant miraculeusement.
Après avoir rappelé que cela faisait tout juste quarante ans qu’il se produisait dans cette salle dont il admire l’histoire plus que la sonorité un peu trop claire, Christian Zacharias a apporté une touche germanique à son récital avec l’Arabesque de Schumann et conclu avec sa Sonate favorite (K. 55) de Scarlatti, endiablée.
Olivier Brunel
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