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Une leçon d’orchestre

Paris
Philharmonie 1
11/03/2015 -  et 1er (Frankfurt), 10 (Wien), 17 (New York) novembre 2015
Ludwig van Beethoven : Symphonies n° 1 en ut majeur, opus 21, et n° 3 en mi bémol majeur, opus 55 «Héroïque»
Berliner Philharmoniker, Simon Rattle (direction)


S. Rattle (© Johann Sebastian Hanel)


La venue des Berliner Philharmoniker à Paris constitue toujours un événement. Après deux concerts donnés à la toute fin du mois d’août 2013 (voir ici et ici), le prestigieux orchestre avait fait partie des premiers ensembles internationaux à investir la Philharmonie de Paris en donnant, le 18 février dernier, la Deuxième Symphonie de Mahler sous la direction de son chef titulaire Sir Simon Rattle. Le concert de ce soir débutait un cycle de cinq représentations données dans le cadre d’une tournée mondiale (après Francfort et en attendant Vienne et New York) où la prestigieuse phalange joue l’intégrale des Symphonies de Ludwig van Beethoven (1770-1827), un programme qu’elle n’avait plus donnée en France depuis l’ère Karajan.


Dans le cadre toujours aussi somptueux d’une Philharmonie de Paris où il n’y avait plus un siège de libre, les musiciens furent accueillis avec chaleur par le public, conscient de la chance d’être présent pour écouter un des piliers du répertoire, qui plus est pour un orchestre auquel le nom de Beethoven est depuis longtemps indissolublement lié. D’emblée, Sir Simon Rattle choisit une interprétation marquée par une très grande clarté et une très grande transparence. Il faut dire que les musiciens se montrent dans leur meilleure forme, permettant ainsi d’entendre une finesse orchestrale sans pareille: une petite harmonie étincelante (Emmanuel Pahud à la flûte, Jonathan Kelly au hautbois, Andreas Ottensamer à la clarinette et Stefan Schweigert au basson pour ne citer que les chefs de pupitres) et des cordes qui, une fois encore, ne peuvent que susciter l’admiration en dépit d’effectifs relativement allégés. La Première Symphonie lorgne furieusement vers Haydn, servie par une touche humoristique et nonchalante bienvenue: les violons font preuve d’une cohésion et d’une légèreté incroyables, chaque pupitre se mettant par ailleurs au diapason du climat souhaité par le chef. Pour ne prendre qu’un seul exemple, l’Allegro con brio du premier mouvement offre une véritable démonstration avec ses moments de tension, de richesse orchestrale et de timbres: quelle entrée en matière!


Après cet avant-goût, la seconde partie du concert était tout entière consacrée à la Troisième Symphonie qui, là aussi, fut exceptionnelle. Certes, on aura pu remarquer une petite baisse de tension dans le Poco Andante et dans le Presto du Finale de même qu’on aura pu regretter que le pupitre de cors ne soit pas davantage mis en avant. Il faut dire que, même si les effectifs furent quelque peu renforcés par rapport à la première partie (trois cors au lieu de deux, cinq contrebasses au lieu de trois), l’approche de Rattle demeure la même qu’en première partie: une belle conception d’ensemble, d’un élan accordé à chaque instant (évitant ainsi une Marcia funebre trop pesante, celle-ci n’ayant pas pour autant manqué de grandeur). Même si cela peut parfois gêner, le chef britannique préfère également insister sur les éclairages de tel ou tel passage que sur la masse orchestrale: dans le premier mouvement, les accents donnés tantôt aux altos, tantôt aux seconds violons a pu distiller quelques sonorités étranges de temps à autre mais quelle vie! Les contrebasses (emmenées pour ce concert par le génial Janne Saksala) sont à la hauteur de leur réputation au sein de la phalange berlinoise, l’autorité du Konzertmeister Daishin Kashimoto embrasse l’ensemble des chefs de pupitres des cordes: on assiste de la première à la dernière note à une formidable démonstration qui, bien entendu, se conclut par une standing ovation des plus méritées. De bon augure pour la suite du cycle!


Le site de l’Orchestre philharmonique de Berlin



Sébastien Gauthier

 

 

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