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L’art de la fugue Bruxelles
Conservatoire
10/24/2015 -
Wolfgang Amadeus Mozart: Adagio et Fugue, K. 546
Sofia Goubaïdoulina: Reflections on the theme B-A-C-H
Joseph Haydn: Quatuor à cordes n° 35, opus 20 n° 5
Ludwig van Beethoven: Quatuor à cordes n° 14, opus 131
Quatuor Danel: Marc Danel, Gilles Millet (violon), Vlad Bogdanas (alto), Yovan Markovitch (violoncelle)
Le Quatuor Danel (© Ant Clausen)
Du nouveau dans la capitale : organisée par le Bozar, la première édition du Bach Heritage Festival vient de se tenir du 21 au 25 octobre. Le principe consiste à programmer des œuvres du Cantor de Leipzig et de compositeurs directement influencés par lui, comme Brahms, Franck, Mendelssohn et Schumann, pour ne citer que quelques-uns retenus cette année. Bernard Foccroulle, Maude Gratton, Philippe Herreweghe («curateur» de cette édition), à la tête du Collegium Vocale Gent (pour la Messe en si mineur de Bach) et de l’Orchestre des Champs-Elysées (pour Le Paradis et la Péri de Schumann), Daniel Müller-Schott, Schaghajegh Nosrati, Yoann Tadivel et Alexandre Tharaud, qui aurait dû inaugurer cette série de concerts (récital reporté au 9 février pour raison de santé), ont figuré à l’affiche de ce festival qui a su réunir d’emblée de belles personnalités.
Le Quatuor Danel se produit dans un programme cohérent et intelligent, chaque œuvre comportant un mouvement de forme fuguée, une méthode de composition que Bach a portée à la perfection. Peinant à soutenir l’intérêt, l’exécution de l’Adagio et Fugue (1788) de Mozart relève de l’échauffement, le premier violon, qui, comme le second, n’a pas souvent les pieds sur terre, au sens propre du terme, ne se montrant pas très précis. La sonorité de la formation s’embellit dans Reflections on the theme B-A-C-H (2002), belle et intense composition de Sofia Goubaïdoulina (née en 1931) prenant comme point de départ le thème de la dernière fugue de L’Art de la fugue.
Les musiciens livrent ensuite une interprétation vigoureuse du Quatuor opus 20 n° 5 (1772) de Haydn. Le raffinement ne semble pas constituer, pour eux, un objectif en soi, au contraire de l’expression, de la clarté et de la rigueur. Dans le final, étonnante fugue à deux sujets, repris en bis, le quatuor joue dans un murmure, en maîtrisant les contrastes de dynamique, avant de conclure de manière véhémente. Le langage avant-gardiste du Quatorzième Quatuor (1825-1826) de Beethoven, dont le premier mouvement repose, de nouveau, sur le principe de la fugue, convient encore mieux au Quatuor Danel qui en livre une interprétation détaillée et construite tout en affichant une forte cohésion et une belle sonorité, en dépit de phrasés pas toujours parfaits.
Le site du Quatuor Danel
Sébastien Foucart
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