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Une Grande Découverte

Tourcoing
Théâtre Municipal
03/17/2001 -  et: 18 mars 2001
Arnold Schönberg : Ode to Napoleon
Marcello Panni : Il Giudizio di Paride


Roberto Abbondanza (Ménippe), Luigi Petroni (Mercure), Daniel Djambazian (Jupiter), Margherita Pace (La Voix de Junon, Minerve et Vénus), Emanuela Barazia (Pâris), Gilles San Juan (Ganymède), Lucia Naviglio (Maïa), Emilie Khlat, Elphèbe Bodereau, Gloria Pomardi (Danseuses),
Marco Carniti (Mise en scène et lumières), Sandro Chia (Décors et Costumes), Gloria Pomardi (Chorégraphie),
Orchestre Philharmonique de Nice, Fabio Maestri (Direction musicale),
Schönberg : Daniel Djambazian (Récitant), Robert Waechter, Reine-Brigitte Sulem (Violons), Vasile Ioan (Alto), Victor Popescu (Violoncelle), Anthony Ballantyne (Piano), Fabio Maestri (Direction musicale)
Production: Ville de Nice, Opéra de Nice, Associazione Opera Incanto de Narni, Orchestre Philharmonique de Nice

Invitée par l’Atelier Lyrique de Tourcoing, dans le cadre des «Semaines Chorales »que l’Institution dirigée par Jean-Claude Malgoire organise chaque année au moment du printemps, cette production venant de l’Opéra de Nice est une réussite remarquable sur tous les plans.
En prologue, la courte Ode to Napoleon pour quatuor à cordes, piano et récitant d’Arnold Schönberg est l’occasion d’entendre une œuvre rare et superbe dans une interprétation des plus convaincantes.
La pièce maîtresse du spectacle toutefois est une œuvre toute récente (la création a eu lieu à l’Opéra de Bonn en mars 1996) intitulée Il Giudizio di Paride de Marcello Panni, estimable chef d’orchestre, actuellement directeur musical de l’Opéra de Nice, mais aussi compositeur talentueux sachant écrire pour cette œuvre une musique inventive, inspirée, agréable à écouter et sans le racolage facile de l’opéra contemporain américain.
La concision de l’œuvre, l’importance des dialogues dont on ne perd pas une miette grâce aux efforts importants de la distribution alliés à une réalisation scénique réussie font qu’on ne voit pas le temps filer lors de cette « opérette morale » ainsi que la définit Marcello Panni, également responsable d’un livret poétique, humoristique, intelligent.
Quatre scènes de l’Antiquité se succèdent conduites par des commentaires de Ménippe, philosophe et poète grec, témoin et acteur aussi de ces «dialogues ». Le premier, très drôle, nous permet de vois Mercure épuisé par les trop nombreuses tâches qu’on lui confiées se plaindre à sa mère Maïa, qui d’ailleurs n’en a cure ; le second met en scène la séduction pédophile de Ganymède par Zeus (ou Jupiter, Panni confondant parfois les dénominations grecques et latines) ; le troisième, le plus réussi, représente la célèbre scène du choix de Paris pour la plus belle des trois déesses (très bonne idée que de faire chanter de la fosse d’orchestre la même interprète, reprenant avec quelques variations trois fois une mélodie séductrice dont les mots changent alors que Junon, Minerve et Vénus sont incarnées sur scènes par trois danseuses indifférenciables) ; enfin, le quatrième est une lugubre descente aux enfers accompagnée par Mercure pour Ménippe qui philosophe alors devant le crâne de la belle Hélène, cause de tant de malheurs.
La mise en scène de Marco Carniti va à l’essentiel et bénéficie d’une scénographie de Sandro Chia qui sait rendre très vite à chaque scène l’atmosphère adéquate. Les éclairages sont particulièrement réussis. La chorégraphie est un peu banale, en tout cas moins inspirée.
La direction de Fabio Maestri maîtrise sans aucune difficulté un Orchestre philharmonique de Nice d’une grande précision et la distribution sans faille défend avec conviction l’œuvre. On notera tout particulièrement Roberto Abbondanza, impressionnant Ménippe, Luigi Petroni, à l’aise dans la tessiture aïgue de Mercure et très bon acteur, Daniel Djambazian, Jupiter percutant (et récitant parfait de projection et d’émotion dans Schoenberg) ainsi que Margherita Pace qui se joue avec une relative aisance des difficultés pyrotechniques de sa partie de soprano colorature.
Une grande soirée et un spectacle qui mériterait d’être repris dans d’autres théâtres.



Christophe Vetter

 

 

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