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Trois messes des morts Mons Collégiale Sainte-Waudru 10/10/2015 - François-Joseph Fétis: Requiem d’expiation de la mort de Louis XVI (extraits) (*)
François-Joseph Gossec: Grande Messe des Morts (extraits) (*)
Wolfgang Amadeus Mozart: Requiem, K. 626 Aurélie Moreels (soprano), Pauline Claes (mezzo), Koen Vereertbrugghen (ténor), Shadi Torbey (baryton-basse)
Chœur de chambre Ishango, Stefano Poletto (chef de chœur), Orchestre royal de chambre de Wallonie, Stefano Poletto (*), Frank Braley (direction)
Dans le cadre de «Mons 2015», l’Orchestre royal de chambre de Wallonie s’associe au Chœur de chambre Ishango à l’occasion d’un concert en la collégiale Sainte-Waudru. Un nombre considérable de personnes occupe la nef alors que les prestations de l’orchestre au Théâtre royal attirent d’habitude nettement moins de public. Sous le titre «Meta-Requiem», le programme comporte trois messes de requiem, celui de Mozart et deux autres moins connus. Comme le précise Frank Braley dans son mot de bienvenue, seuls des extraits de ces deux derniers seront exécutés afin de ne pas allonger déraisonnablement la durée du concert. Le directeur musical de la formation montoise laisse ensuite le pupitre à Stefano Poletto, chef du chœur, pour quatre extraits du Requiem d’expiation de la mort de Louis XVI (1815) de François-Joseph Fétis (1784-1871), natif de Mons, et dix autres de la Grande Messe des Morts (1760) de Gossec (1734-1829), qui porte le même prénom.
De celui de Fétis, il ne faut retenir que l’effectif inhabituel qui lui confère une couleur particulière: un chœur mixte, quatre solistes, un orgue mais un orchestre limité aux violoncelles, aux contrebasses et à quelques cuivres. Celui de Gossec, plus intéressant, nécessite en revanche un orchestre complet, l’ouvrage ayant bien plu à Berlioz, à en croire Stefano Poletto, qui porte une moustache en guidon à la mode d’antan: en effet, certains numéros, comme le Dies irae, le Recordare ou encore le Confutatis, ne manquent pas d’impressionner et de séduire.
Réunir ces trois requiems a moins pour conséquence d’illustrer les points d’ancrage et les similitudes entre eux, comme le suggère Frank Braley dans sa présentation, que de révéler la supériorité objective de celui de Mozart, exécutée, ce soir, dans la version révisée et complétée par Robert Levin – les différences demeurent ténues. Le pianiste le dirige plutôt bien, livrant une interprétation cohérente, ferme, expressive, contrastée. Il s’efforce de maintenir un équilibre satisfaisant entre les forces en présence et de mettre en valeur les voix intermédiaires, malgré l’acoustique réverbérant de ce splendide édifice. Renforcé par des musiciens de Arts², Ecole supérieure des Arts de Mons, l’orchestre livre une prestation plus que convenable, sans faiblesses majeures, les cordes, harmonieuses, et les bois, vifs, se montrant sous un jour favorable.
Les quatre solistes donnent satisfaction, malgré les interventions plus en retrait d’Aurélie Moreels et de Pauline Claes, qui mettent cependant en valeur leur beau timbre de soprano et de mezzo. Koen Vereertbrugghen, qui possède une voix de ténor typiquement mozartienne, chante de manière appropriée, tandis que celle de Shadi Torbey, styliste impeccable, fait regretter de ne pas entendre plus souvent ce baryton-basse qui a la particularité de créer des jeux en plus de mener une carrière musicale, discrète, cependant, depuis qu’il a remporté le troisième prix au concours Reine Elisabeth de 2004. Le chœur, quant à lui, laisse une excellente impression grâce à sa cohésion, sa souplesse et son éloquence.
Le site de l’Orchestre royal de chambre de Wallonie
Le site du Chœur de chambre Ishango
Sébastien Foucart
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