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Une Tosca en vêtements d’histoire

Roma
Teatro Costanzi
06/24/2015 -  
Giacomo Puccini : Tosca
Virginia Tola (Floria Tosca), Aquiles Machado*/Stefano La Colla (Mario Cavaradossi), Claudio Sgura (Scarpia), William Corrò (Angelotti), Domenico Colaianni (Le sacristain), Saverio Fiore (Spoletta), Daniele Massimi*/Fabio Tinalli (Sciarrone), Riccardo Coltellacci*/Alessandro Fabbri (Le gêolier), Marta Pacifici*/Carolina Taruffi (Le berger)
Coro del Teatro dell’Opera, Roberto Gabbiani (chef du chœur), Orchestra del Teatro dell’Opera, Donato Renzetti (direction musicale)
Alessandro Talevi (mise en scène), Adolf Hohenstein (scénographie, costumes), Carlo Savi (reconstitution des décors), Anna Biagiotti (reconstitution des costumes), Vinicio Cheli (lumières)

Si la fin de saison romaine prélude généralement aux représentations estivales dans les Thermes de Caracalla, elle n’en oublie pas moins la salle historique du Teatro Costanzi, sur le plateau de laquelle elle fait revenir les productions parmi les plus représentatives des mois écoulés. Ainsi cette fin juin voit-elle à nouveau la Tosca qu’Alessandro Talevi a réalisée à partir des décors et costumes de la création, dans la Ville éternelle même un soir de 1900. Le petit foyer au troisième étage où le public peut, pendant l’entracte, se plonger dans le passé glorieux de l’institution lyrique, avec force photos, lettres, partitions et extraits sonores à l’avenant, témoigne de l’intérêt significatif que le Teatro dell’Opera porte à son histoire, point d’appui légitime en des temps parfois troublés. C’est à cet aune que l’on peut apprécier la reconstitution de la scénographie d’Adolf Hohenstein. Elle ne peut évidemment faire l’économie d’un carton-pâte dont le pittoresque pourra, à d’aucuns, paraître daté. L’église du premier acte n’échappe pas toujours à la pompe du kitsch, mais l’intérieur exagérément pictural du Farnese de Scarpia ne démérite pas. On demeurera cependant davantage convaincu par les couleurs d’aube sur le Château Saint-Ange, révélées par les lumières de Vinicio Cheli qui échappent alors autant au statisme que la direction d’acteurs, où Cavaradossi et Tosca s’affranchissent d’innovations inutiles comme de l’encombrement de clichés, livrant alors un bel exemple d’une mémoire historique qui ne se complaît pas dans le formol.


La réalisation musicale affirme d’indéniables qualités. Virginia Tola possède une carrure certaine qui ne cherche pas vainement la légende, et imprime à sa profession de foi, «Vissi d’arte», une intensité à l’impact efficace. En Mario Cavaradossi, Aquiles Machado fait montre d’une présence qui ne l’est pas moins, et fait vibrer son grand air du troisième acte, «E lucevan le stelle» avec une vérité qui participe manifestement de la force de l’ensemble de la scène. Claudio Sgura n’abîme pas la férocité de son Scarpia dans la caricature, ce qui la maintient justement entre le sadisme du pouvoir et celui de la libido. William Corrò résume comme il convient la détresse d’Angelotti, quand Domenico Colaianni compose un sacristain non dénué de gaucherie savoureuse. Le Spoletta de Saverio Fiore se compare sans rougir au Sciarrone de Daniele Massimi, quand Riccardo Coltellacci incarne un geôlier en situation. Le frêle plus que juste berger revient à Mara Pacifici, qui alterne avec Carolina Taruffi au gré des soirées. Comme à son habitude, le choeur est préparé avec idiomatisme par Roberto Gabbiani, et les interventions des voix blanches de la maison dans le Te Deum complète le tableau. Quant à la direction de Donato Renzetti, elle restitue comme il se doit les grandes lignes de la partition.



Gilles Charlassier

 

 

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