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Danse et déambulation

Paris
Palais Garnier
09/25/2015 -  et 26, 28, 30* septembre, 1er, 2, 3, 5, 7, 9, 10, 11 octobre 2015
20 Danseurs pour le XXe siècle
Boris Charmatz (conception)
Benjamin Pech, Eve Grinsztajn, Stéphanie Romberg, Alessio Carbone, Caroline Bance, Marie-Solène Boulet, Myriam Kamionka, Yann Saïz, Alexandra Cardinale, Juliette Gernez, Pascal Aubin, Grégory Gaillard, Hugo Vigliotti, Anémone Arnaud, Julia Cogan, Noëmie Djiniadhis, Marion Gautier de Charnacé, Emma d’Humières, Julie Martel, Caroline Osmont, Sofia Parcen, Jean-Baptiste Chavignier, Erwan Le Roux,
Samuel Murez, Pierre Rétif, Francesco Vantaggio (en alternance)


S. Parcen (© Agathe Poupeney/Opéra national de Paris)


Ce soir on danse à Garnier. Oui mais partout sauf sur la scène! Voici une belle initiative qui consiste à ouvrir tous les espaces publics du Palais Garnier à la danse pendant une heure et demie, soit le temps d’une belle promenade dans ce monument unique. Précédemment montré au Museum of Modern Art à New York, au festival Foreign Affairs à Berlin et à la Tate Modern à Londres, ce programme a été conçu par Boris Charmatz, directeur du Musée de la danse - Centre chorégraphique national de Rennes et de Bretagne. Conçu comme un concentré du répertoire d’une compagnie de danse d’aujourd’hui, il reprend des solos de ballets célèbres mais laisse aussi libre choix à l’initiative de chaque interprète qui y apporte sa touche personnelle. Les interprètes sont une vingtaine de danseurs du Ballet de l’Opéra national de Paris, du quadrille au danseur étoile. Ils investissent, seul ou par deux ou trois, équipés d’un magnétophone et d’un haut parleur, tous les espaces publics de Garnier, du sous-sol dans la merveilleuse Rotonde des abonnés située sous la salle, au Grand Foyer et même sa terrasse, la Loggia (ouvrant le spectacle aux spectateurs de la place de l’Opéra), du Grand Escalier à la moindre rotonde (du Soleil, de la Lune, du Glacier). Certains dansent en silence, annonçant le solo choisi, d’autres comme l’étoile Benjamin Pech, se lancent dans une explication didactique avec plusieurs versions du Faune (Nijinski, Fokine). D’autres jouent la carte de l’humour comme le quadrille Pierre Rétif qui parcourt l’avant-foyer en une désopilante parodie du danseur faisant le défilé du corps de ballet. D’autres encore montrent leurs affinités spécifiques comme le quadrille Francesco Vantaggio qui danse le butô, forme de danse tragique japonaise, ou le coryphée Pascal Aubin, qui, avant d’expliquer Le Sacre vu par Pina Bausch, chante sur une chaise la plus célèbre chanson du meneur de revue du musical Cabaret.


Impossible de voir tout le monde mais on peut en quatre-vingt-dix minutes picorer à tous les étages et saisir des aspects inattendus de la danse comme une démonstration Bollywood Dance par le quadrille Julie Martel ou le quadrille Sofia Parcen mimant Charlie Chaplin. Le plus étonnant et instructif dans ce happening didactique est la proximité des danseurs que l’on voit s’échauffer, transpirer, souffrir même, tout cela de près, non protégés par la distance de la scène, sans lumières, sans décors, et avec qui même il n’est pas interdit d’échanger quelques mots ou qu’on peut s prendre de très près en photo. Une déambulation au tarif unique de 15 euros, qui, pour une fois, ne cloisonne pas les spectateurs par étage selon leurs moyens et leur rang social et dans laquelle l’échange se révèle certainement aussi fructueux pour le public que pour tous ces danseurs sortis d’un cadre qu’ils trouvent parfois trop étroit.



Olivier Brunel

 

 

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