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Cinemascope Paris Théâtre des Champs-Elysées 03/25/2001 - Bernard Herrmann : Psychose Gustav Mahler : Symphonie n° 5
Orchestre des Concerts Lamoureux, Yutaka Sado (direction)
Plus encore que dans les autres programmes de la saison construits sur ce même modèle, le rapprochement entre une musique de film et des musiques « sérieuses » s’imposait ici tout particulièrement, tant l’adagietto de la Cinquième symphonie de Mahler restera à jamais associé aux images de Visconti dans Mort à Venise.
L’absence de l’écran n’est pas rédhibitoire pour les brefs extraits de la musique composée par Bernard Herrmann pour Psychose (1960). Au contraire, on n’en admire que davantage la modernité du langage et le métier avec lequel le compositeur attitré de Hitchcock parvient à établir, en quelques notes et avec les seules cordes de l’orchestre, des atmosphères angoissantes.
Sado avait donné en juin 1997 avec l’Orchestre philharmonique de Radio France une interprétation mémorable de cette Cinquième de Mahler, dans laquelle son mentor, Leonard Bernstein, excellait. Il n’a pas fondamentalement changé d’approche depuis lors : force, élan, subjectivité, toutes qualités qui sont nécessaires à cette musique. Moins que d’éclaircir la riche polyphonie de cette partition, le chef japonais a le souci de privilégier le flux sonore et l’instinct sur la construction et l’analyse. Cette vision haute en couleur est particulièrement convaincante dans le long scherzo central, tandis que l’adagietto, dans lequel il laisse s’exprimer la harpe, se déploie sans excès ni débordements.
Les prestations des soli (trompette, cor et trombone) sont de premier ordre.
Simon Corley
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