About us / Contact

The Classical Music Network

Verbier

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

La mandoline en majesté

Verbier
Eglise
07/31/2015 -  
Ernest Bloch: Baal Shem: «Nigun»
Kareem Roustom : Hanjale (création)
Filippo Sauli: Partita n° 3 en do majeur
Yasuo Kuwahara: Poème improvisé
Avi Avital: Kedma
Johann Sebastian Bach: Partita pour violon seul n° 2 en ré mineur, BWV 1004

Avi Avital (mandoline)


A. Avital (© Aline Paley)


Oublions l’inévitable malaise que procure l’idée d’un pur artiste offert en pâture au plus pur marketing de l’industrie phonographique. Avec un beau minois, n’importe quel instrumentiste a priori non soliste peut aujourd’hui devenir le temps d’un contrat un objet de consommation comme on a pu le voir dernièrement avec quelques trompettistes, guitaristes, cornistes même. Concentrons-nous sur le concert d’Avi Avital (né en 1978), joueur de mandoline depuis l’enfance et membre d’un orchestre de mandolines dans sa ville natale de Be’er Sheva (Bersabée) dans le sud d’Israël. Apparemment ravi d’être invité à donner le premier récital sur cet instrument de l’histoire du festival de Verbier et de la mémoire de bien des festivaliers, ce jeune homme très communicant, avec toute l’ aisance possible et beaucoup d’humour, a présenté son programme pour le meilleur pédagogiquement. De la première œuvre soliste connue pour l’instrument du XVIIe italien (Sauli) jusqu’à des œuvres contemporaines du Syrien Kareem Roustom (né en 1971) ou du Japonais Yasuo Kuwahara (1946-2003) en passant par les inévitables transcriptions (Bloch, Bach), le panorama de son récital est une expérience singulière et très intéressante. Avi Avital offre aussi une de ses œuvres après avoir raconté combien un organisateur de concert allemand avait dû insister pour obtenir cette page de lui qui ne se considère pas compositeur. Bien inutile modestie! Sa Kedma pour mandoline réaccordée d’inspiration impressionniste a belle allure au milieu d’un programme qui permet de saisir toute la richesse et la complexité d’un instrument généralement cantonné dans l’imaginaire public à l’accompagnement de la Sérénade de Don Giovanni.


Il est vrai que si elle s’est déjà prêtée à maintes transcriptions, en raison de la solidité de sa facture musicale, la Chaconne de la Deuxième Partita de Bach (qui, dans plusieurs de ses danses, montre pourtant les limites de l’instrument) fut un moment de grâce de ce récital tout comme la mélodie du folklore bulgare du XVIe siècle, donnée comme bis, dont on ne peut soupçonner une quelconque origine jazzique mais qui donnait à Avi Avital l’occasion d’aller encore plus loin dans la démonstration de liberté, de virtuosité et de maîtrise parfaite de l’instrument qu’il a offerte tout au long de cette grande heure d’un formidable récital.



Olivier Brunel

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com