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Bregenz ne chinoise pas avec les effets spectaculaires

Bregenz
Seebühne
07/22/2015 -  et 24, 25*, 26, 28, 29, 31 juillet, 1er, 2, 4, 5, 7, 8, 9, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 18, 19, 20, 21, 22, 23 août 2015
Giacomo Puccini : Turandot
Katrin Kapplusch/Mlada Khudoley/Erika Sunnegardh* (Turandot), Manuel von Senden*/Christophe Mortagne (Altoum), Dimitry Ivashchenko*/Michael Ryssov (Timur), Riccardo Massi/Arnold Rawls/Rafael Rojas* (Calaf), Yitian Luan/Marjukka Tepponen*/Guanqun Yu (Liù), Thomas Oliemans*/Andrè Schuen (Ping), Peter Marsh*/Taylan Reinhard (Pang), Cosmin Ifrim/Kyungho Kim* (Pong), Yasushi Hirano*/Grigory Shkarupa (Un Mandarin)
Prager Philharmonischer Chor, Lukás Vasilek (préparation), Bregenzer Festspielchor, Benjamin Lack (préparation), Wiener Symphoniker, Paolo Carignani*/Giuseppe Finzi/Lorenzo Coladonato (direction musicale)
Marco Arturo Marelli (mise en scène et décors), Constance Hoffman (costumes), Davy Cunningham (lumières), Ran Arthur Braun (chorégraphie des combats), Aron Kitzig (vidéo), Olaf A. Schmitt (dramaturgie)


(© Bregenzer Festspiele/Karl Forster)


Les productions lyriques présentées au Festival de Bregenz sont toujours très spectaculaires, la particularité du lieu étant que l’ensemble du dispositif scénique est planté sur pilotis au-dessus du lac de Constance. Cette année, Turandot ne fait pas exception. Le décor – majestueux – est constitué d’une réplique stylisée d’un pan de la grande muraille de Chine, au pied de laquelle sont disposées quelque 200 statues identiques à celles qui font partie de l’armée de soldats en terre cuite de l’empereur Qin. Cet Empire du Milieu de carte postale est complété par des dragons lumineux, des lampions bariolés, des projections vidéo sur un grand écran circulaire, d’immenses idéogrammes, des acrobates, des lanceurs de feux, des combats d’arts martiaux et d’une foule de figurants en costume gris. Visuellement, l'effet est saisissant. Le lac est aussi utilisé comme élément du spectacle : Turandot arrive en bateau, le corps décapité du prince ayant précédé Calaf est jeté à l’eau du sommet d’une tour et, à la fin de l’ouvrage, une dizaine de jets d’eau se mettent en fonction pour célébrer les noces des deux héros et, accessoirement, copieusement arroser les spectateurs des premiers rangs. Le metteur en scène Marco Arturo Marelli a aussi ajouté une note plus personnelle et intime en intégrant Puccini dans sa version de l’ouvrage. Sur une petite scène se détachant du plateau principal, on voit en effet le compositeur assis au piano, cherchant l’inspiration. Un orgue de barbarie joue une mélodie chinoise qu’il décide d’intégrer illico dans sa partition. Puis Puccini rejoint la scène principale pour devenir Calaf. Puccini et Calaf même combat, serait-on tenté de dire, tous les deux essayant de venir à bout de Turandot...


Juste avant le début de la représentation, un bateau accoste à quelques mètres de la scène lacustre pour déverser son lot de spectateurs. L’heure du début du spectacle est fixée pour permettre au public d’admirer le coucher de soleil sur le lac, avec le ciel qui se pare d’une palette de nuances orangées. L’effet est toujours garanti ! A Bregenz, on l’aura compris, le public se déplace en masse essentiellement pour l’aspect visuel des productions. Il n’est pas toujours conscient des nombreux défis techniques que pose cet immense environnement (7000 places) à l’air libre : comme il pleut régulièrement dans la région du lac de Constance, même en plein été, les décors et les costumes doivent impérativement résister à l’eau. Seul l’orchestre est à l’abri, dans une salle située derrière le public. Les musiciens et les chanteurs sont sonorisés, des haut-parleurs étant disséminés dans les décors et dans les tribunes où sont installés les spectateurs. Par la force des choses, l’aspect musical ne vient qu’au second plan. Peu importe alors si la direction du chef Paolo Carignani, à la tête des Wiener Symphoniker, semble bien sage et manque de souffle et de tension dramatique, malgré de belles nuances et des couleurs variées. Peu importe également si la distribution vocale est franchement très moyenne. Pour les quelque trente représentations programmées jusqu’à fin août, trois distributions sont prévues en alternance. Aucun chanteur de renom n’y figure, les voix viennent essentiellement de l’Est. Malgré tout, le spectacle est grandiose et la magie opère toujours au bord du lac de Constance.



Claudio Poloni

 

 

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