Back
Un piano complètement marteau Cambrai Musée 07/05/2015 - Jean-Louis Tulou: Grand solo pour flûte et piano n° 13, opus 96
Felix Mendelssohn: Sonate en fa mineur, opus 4
Caspar Kummer: Fantaisie élégante sur «Ständchen» de Schubert, opus 133
Theobald Böhm: Grande polonaise, opus 16 Anne Pustlauk (flûte), Toby Sermeus (pianoforte)
T. Sermeus
Se tenant jusqu’au 14 juillet, le festival Juventus se délocalise à deux reprises au musée Matisse du Cateau-Cambrésis (récital de Graf Mourja le 12 juillet à 11 heures) et dans celui de Cambrai, qui possède un pianoforte portant la signature de Theodor Stöcker (1811-1878). Le concert se tient dans une petite salle qui ne peut, dès lors, accueillir qu’un nombre restreint de spectateurs, mais quelques sièges demeurent inoccupés pour le récital d’Anne Pustlauk et Toby Sermeus.
Le programme comporte des œuvres pour flûte et piano publiées aux alentours de 1850, année de facture de l’instrument. Malgré un intérêt musical relatif, elles permettent d’apprécier le jeu sensible et précis de la flûtiste et l’accompagnement éloquent et assuré de son partenaire, tirant chacun parti de la sonorité de leur instrument. Pauvrement inspiré, le Treizième Grand solo de Jean-Louis Tulou (1786-1865), éminent flûtiste de son vivant, ne laisse pas un grand souvenir. En comparaison, la Sonate en fa mineur de Mendelssohn, à l’origine pour violon, parait nettement plus contrastée et expressive, même s’il s’agit d’une composition de jeunesse. Contemporain de Tulou et lui aussi réputé de son temps, mais outre-Rhin, Caspar Kummer (1795-1870) a composé trois Fantaisies élégantes sur des chansons favorites, notamment sur le Ständchen de Schubert.
Jusqu’ici, le Stöcker tient bon mais Toby Sermeus s’interrompt durant la Grande polonaise de Theobald Böhm (1794-1881) à cause d’une corde défectueuse. Le pianiste se demande si l’accordeur se trouve encore dans le musée, tente de reprendre sa partie mais le désaccord intempestif déclenche un fou rire chez sa partenaire qui l’aide ensuite à placer une pièce de mouchoir sous le marteau pour tenter d’atténuer le dysfonctionnement, le tout dans la bonne humeur – Ferenc Vizi semble avoir eu plus de chance avec l’instrument l’année passée.
Perfectionnisme excessif car chacun sait que les instruments anciens adoptent un comportement imprévisible qui incite à l’indulgence et si le pianiste avait poursuivi comme si de rien n’était, personne n’aurait réclamé le remboursement de son billet. Qu’à cela ne tienne, malgré ce contretemps, les musiciens jouent la dernière œuvre au programme jusqu’au bout en imprimant l’impulsion nécessaire. Anne Pustlauk et Toby Sermeus se mettent ensuite à la disposition des spectateurs pour échanger sur les instruments, toujours dans cet esprit de convivialité qui caractérise le festival.
Le site d’Anne Pustlauk
Sébastien Foucart
|