|
Back
L’ONB fête la musique Bruxelles
Bozar, Salle Henry Le Bœuf
06/20/2015 -
Wolfgang Amadeus Mozart: Concerto pour piano n° 27, K. 595
Viktor Ullmann: Concerto pour piano, opus 25
Felix Mendelssohn: Symphonie n° 4, opus 90 «Italienne»
Herbert Schuch (piano)
Orchestre national de Belgique, George Pehlivanian (direction)
H. Schuch
Concert gratuit au Bozar pour la Fête de la musique : le public occupe la plupart des places de la salle Henry Le Bœuf pour entendre l’Orchestre national de Belgique mais de nombreux spectateurs, ignorant les usages, applaudissent de temps en temps entre les mouvements et se montrent quelque peu indisciplinés. Il convient cependant de faire preuve d’indulgence car parmi eux figurent peut-être des personnes qui se rendent au concert pour la première fois et qui, on l’espère, envisagent d’y retourner.
Né en 1979 en Roumanie, Herbert Schuch achève sa résidence au Bozar en interprétant deux concertos en première partie. Le Vingt-septième (1791) de Mozart ne séduit guère: le pianiste le joue parfois trop brutalement, parfois trop délicatement, sinon de manière littérale et uniforme, sans l’impression d’habiter la musique. Que cette demi-heure semble longue, surtout que l’orchestre exécute sa partie sommairement et ne se montre pas toujours précis. Les musiciens trouvent en revanche le ton et le rythme du Concerto pour piano (1940) de Viktor Ullmann, une œuvre relativement courte en quatre mouvements contrastés. Sous la direction de George Pehlivanian, qui remplace Lothar Zagrosek, initialement annoncé, l’orchestre et le pianiste développent un jeu mieux profilé et déploient des couleurs plus franches. Herbert Schuch remercie le public avec un impavide Ich ruf zu dir, Herr Jesu Christ.
Après la pause, le nouvel intendant de l’orchestre, Jozef De Witte, rend hommage à Walter Weller, décédé le 14 juin dernier et qui a occupé le poste de directeur musical de la formation de 2007 à 2012. Le temps passe mais le souvenir demeure: quelques concerts de ce chef d’un calme imperturbable demeureront gravés dans notre mémoire pendant encore longtemps. On se souvient notamment des Symphonies de Schubert, avec lesquelles il a débuté son mandat, de la Quatrième de Martinů ou encore de la Symphonie «Asraël» de Suk), deux œuvres relativement rares au concert, du moins en Belgique.
George Pehlivanian ne développe pas de conception neuve ou originale de la Quatrième Symphonie (1834) de Mendelssohn mais l’exécution dégage beaucoup d’énergie, l’orchestre imprimant l’impulsion nécessaire à cette musique. Un jeu collectif plus acéré et transparent aurait permis de mieux distinguer les voix intermédiaires et d’alléger la texture mais les différents pupitres, notamment ceux des vents, fins et précis, attirent cette fois plus favorablement l’attention que dans la première partie. Le public obtient en bis la reprise du Presto final, un des meilleurs moments de cette soirée en fin de compte peu enthousiasmante.
Le site de Herbert Schuch
Sébastien Foucart
|
