About us / Contact

The Classical Music Network

Lille

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Le piano prend des couleurs

Lille
Nouveau Siècle & Conservatoire
06/14/2015 -  
Wolfgang Amadeus Mozart: Sonate pour piano n° 14, K. 457
Alexandre Scriabine: Mazurkas, opus 3 n° 1, n° 2, n° 3, n° 4, n° 6 et n° 7
Frédéric Chopin: Mazurkas, opus 33 – Scherzo n° 2, opus 31

Marc Laforêt (piano)
Maurice Ravel: Gaspard de la nuit
Frédéric Chopin: Préludes, opus 28

Varvara (piano)
Franz Schubert: Sonate pour piano n° 23, D. 960 – Fantaisie en fa mineur, D. 940 (*)
Cédric Pescia, Philippe Cassard (*) (piano)




Organisé par l’Orchestre national de Lille, le Lille Piano(s) Festival demeure toujours aussi copieux pour cette édition, intitulée «Pianochromie»: vingt-deux concerts du 12 au 14 juin, au Nouveau Siècle et au Conservatoire, parallèlement à de multiples manifestations de différente nature au Furet du Nord, à la Gare Saint-Sauveur, au Palais des Beaux-Arts et dans la maison natale de Charles de Gaulle, sans compter une délocalisation à la Villa départementale Marguerite Yourcenar à Saint-Jans Cappel et au Centre culturel de Lesquin. Et comme d’habitude, la mise entre parenthèses de la lettre «s» rappelle que le festival s’ouvre au jazz. Comme choisir, c’est renoncer, tant pis pour les trois Concertos pour piano de Bartók par Rémi Geniet, Kotaro Fukuma et Beatrice Rana, Prométhée de Scriabine par Andrei Korobeinikov et le rare Fils des étoiles de Satie par Barbara Dang.



M. Laforêt


Dans l’auditorium du Nouveau Siècle, le dimanche à 14 heures, Marc Laforêt dispense une leçon de style. Le pianiste débute sa prestation avec une Sonate en ut mineur (1784) de Mozart à la mise impeccable, aux proportions idéales et à la respiration naturelle. Claire et légère, l’interprétation n’en néglige pas pour autant les teintes sombres et le sentiment d’inquiétude qui parcourt cette œuvre. Laforêt a sélectionné six Mazurkas (1890) de Scriabine, compositeur à l’honneur cette année à l’occasion du centenaire de sa mort. Elles bénéficient d’un jeu ciselé et d’une palette de couleurs diversifiée, qualités à inscrire également à l’actif des Mazurkas opus 33 (1838) de Chopin, subtiles, raffinées, mais ni fragiles, ni efféminées. Suit un Premier Scherzo (1837) élégant, vif et maîtrisé. Ce pianiste ennemi de l’artifice remercie le public avec deux Valses de Chopin admirablement élancées et subtilement nuancées.



Varvara

Programme ambitieux que celui de Varvara: Gaspard de la nuit (1908) de Ravel et les Vingt-quatre Préludes (1838) de Chopin. Née en 1983 à Moscou, primée au concours Géza Anda de 2012, la pianiste préfère manifestement se faire connaître grâce à son seul prénom, plus commercial et facile à retenir que son nom, Nepomnyashchaya. Dotée de moyens considérables, elle approche les œuvres de manière cohérente et athlétique, bien que la finesse reste de mise. Les trois pièces de Ravel paraissent inégales et incertaines. L’interprète réussit mieux son «Scarbo», plus imaginatif qu’«Ondine» et «Le Gibet», dont elle ne restitue pas entièrement la poésie. Elle ne renouvelle pas la question des Préludes, qui, sous ses doigts d’acier, s’avèrent fort dramatiques et parfois très spectaculaires, mais elle accentue les contrastes sans trop de brutalité. Plus tôt dans l’après-midi, sur cette même scène, Marc Laforêt développait cependant plus d’idées et recherchait moins l’effet que sa consœur. Malgré tout, un prénom à retenir.



P. Cassard, C. Pescia


Schubert compte parmi les quatre compositeurs mis en avant cette année, avec Scriabine, Satie et Bartók. Philippe Cassard et Cédric Pescia lui consacrent intégralement trois concerts, le dimanche, au Conservatoire, décidément toujours aussi chaud et étouffant. Le dernier associe deux œuvres de 1828. Cédric Pescia livre une Sonate D. 960 profonde et riche. Sans trop étirer les tempi ni se presser, il développe un jeu dense et éloquent, et anime ces pages tour à tour chantantes, insouciantes et méditatives dans un seul souffle dramatique – un Schubert à la fois tendre et robuste, sensible et assuré. Philippe Cassard le rejoint dans la Fantaisie D. 940, franche, nette, concrète – le disque témoigne de ces «rythmes tumultueux» et de ces «accords chaleureux». Cette interprétation cohérente et engagée affiche une fraternité dans l’esprit des schubertiades. Pas de bis et tant mieux: jouer après une telle musique gâcherait le moment et il nous tarde de sortir prendre l’air.


Le site de Lille Piano(s) Festival
Le site de Varvara
Le site de Cédric Pescia
Le site de Philippe Cassard



Sébastien Foucart

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com