About us / Contact

The Classical Music Network

Le Mans

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

La génération montante à l’heure du déjeuner

Le Mans
Hôtel du département
05/27/2015 -  
Johann Sebastian Bach : Suite anglaise n° 1 en la majeur, BWV 806
Frédéric Chopin : Mazurkas, opus 17 – Sonate n° 3 en si mineur, opus 58

Rémi Geniet (piano)




A une heure en TGV de Paris, le festival de l’Epau, aux portes du Mans, ouvre la saison festivalière sous le signe de la diversité, et la trente-troisième édition le confirme, tant du point de vue des répertoires que des générations, passant de la Kremerata Baltica avec Didier Lockwood et Pablo Ferrández en ouverture le 26 mai, aux airs d’opéras haendéliens avec Jean-Christophe Spinosi le lendemain, jusqu’au piano beethovénien de Jean-Bernard Pommier pour la clôture le 3 juin. Si les soirées investissent l’emblématique abbaye, se prolongeant en des afters dépassant les clivages de genre, les concerts du midi à l’hôtel du département au centre-ville de la préfecture de la Sarthe offrent une tribune à la génération montante, et le premier de cette cuvée 2015 en constitue un admirable exemple avec Rémi Geniet (né en 1993).



R. Geniet (© Marc Roger)


Dernier élève de la regrettée Brigitte Engerer, le pianiste français livre ainsi mercredi 27 un condensé de sensibilité et de simplicité dans la maîtrise dès la Première Suite anglaise de Bach, dont il fait ressortir les contrechants et la polyphonie avec un naturel exempt de didactisme. Le Prélude fait entendre une clarté et un allant, qui s’affirment autant dans l’Allemande que dans les deux Courantes. Les Doubles savent jouer des effets rythmiques, quand la Sarabande se voile d’une intimité délicate et feutrée. Une allégresse spontanée illumine les Bourrées, et plus encore une Gigue d’autant plus vive qu’elle résonne avec une certaine décantation, sans jamais verser dans le désincarné.


Chopin vient ensuite confirmer cette authentique musicalité avec les quatre Mazurkas opus 17. L’élégance du toucher se nourrit toujours d’une générosité évidente. L’énergie de la première évite toute brutalité, sans cependant renoncer à un risoluto bien marqué. En mi mineur, la deuxième distille un émouvant balancement mélancolique, tandis que dans la troisième, en la bémol majeur, les mouvements de danse un peu heurtés expriment remarquablement les revirements de la volatilité sentimentale, avant une quatrième mazurka toute en intériorité.


On retrouve cette subtilité dans le camaïeu affectif avec la Troisième Sonate. L’Allegro maestoso initial concilie puissance et douceur élégiaque. Le Scherzo s’épanouit avec une indéniable fluidité où se bousculent les couleurs du piano, avant un mouvement lent nuancé. Le finale achève de démontrer le talent du jeune soliste, qui a su intégrer les enseignements de ses maîtres en une alchimie où s’esquisse une personnalité. Avec un tel récital, les Midis musicaux prennent ici tout leur sens envers les noms émergeants – on pourra citer le claveciniste Jean Rondeau ou encore le Quatuor Arod parmi les artistes de ce programme aussi accessible que bien conçu.


Le site du festival de l’Epau
Le site de Rémi Geniet



Gilles Charlassier

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com