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Sur la route, entre les sommets

Normandie
Deauville (Salle Elie de Brignac)
05/01/2015 -  
Ludwig van Beethoven : Quatuor à cordes n° 15, opus 132
Johannes Brahms : Quintette pour deux violons, alto, violoncelle et piano, opus 34 (*)

Quatuor Strada: Pierre Fouchenneret, Sarah Nemtanu (violon), Lise Berthaud (alto), François Salque (violoncelle) – Nicholas Angelich (piano)


(© S. Guy)


L’an dernier, ConcertoNet avait naturellement, compte tenu de son nom, souhaité bonne route au Quatuor Strada, une jeune formation mais composée de musiciens aguerris à l’instar du violoncelliste François Salque , fondateur du festival de Pâques de musique de chambre, ou de l’altiste Lise Berthaud, une habituée depuis plusieurs année de Deauville. Cette année, on retrouve le quatuor pour le septième et avant-dernier concert du dix-neuvième festival.


Deux sommets indiscutables sont au programme et la question est de savoir comment ledit quatuor va les aborder; comment ses membres, associés occasionnellement et accompagnés exceptionnellement par le pianiste franco-américain Nicholas Angelich, un autre des fondateurs du festival – il y a près de vingt ans – et à la carrière internationale prestigieuse, vont entrer en fusion et faire oublier leurs individualités et leurs parcours personnels, dans des conceptions globales et partagées, à la hauteur.


Dans le Quinzième (et avant-dernier) quatuor (1825) de Ludwig van Beethoven (1770-1827), ce n’est malheureusement pas tout à fait le cas. La qualité instrumentale est là, homogène; les interprètes partagent le même niveau. Mais les scories ne manquent pas. Le premier mouvement est exempt de tout déchirement; le deuxième est plus mozartien que beethovénien, peine à s’animer et souffre d’un manque patent de fermeté; le quatrième connaît des attaques dures tandis que le final est sans cesse incertain, gratte singulièrement et pâtit d’une finition qu’on aurait aimée supérieure. Finalement, on retient surtout le chant du troisième qui démarre sur un beau dépouillement et débouche sur une certaine grandeur quasiment extatique, au-delà de sa simplicité apparente.


Après une pause une nouvelle fois interminable, dans le célèbre Quintette (1865) de Johannes Brahms (1833-1897), à la conception beaucoup plus orchestrale, les interprètes sont clairement tirés vers le haut par Nicholas Angelich. Le pianiste donne d’emblée l’impression d’une puissance inébranlable, d’une solidité incroyable. Le chant des cordes dans le deuxième mouvement, passionné mais parfaitement maîtrisé, laisse place dans le troisième aux superbes phrasés des instrumentistes. Enfin, les vagues débordantes d’énergie du final, rappelant le dernier Beethoven, entrecoupées de ces essoufflements destinés à mieux repartir, emportent tout sur leur passage et achèvent de nous convaincre que nous avons affaire à des artistes cette fois transcendés. Le public, heureusement nombreux et enthousiaste, au milieu duquel on repère plusieurs artistes du festival, semble partager ce point de vue et obtient une reprise du final, alors moins passionné, comme assagi après tant d’efforts.


Le dernier concert aura lieu samedi 2 mai et sera consacré à Tchaïkovski, Dvorák et Martinů.



Stéphane Guy

 

 

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