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Irrésistible Alzběta Polácková

Prague
Théâtre national
09/04/2014 -  et 17 septembre, 1er octobre, 8 novembre, 21 janvier, 11 février, 4, 19 mars, 17* avril, 21 mai, 13, 24 juin, 2 octobre, 14 novembre, 7 décembre 2015, 7 janvier, 18 février, 10 mars, 14 avril 2016
Antonín Dvorák : Jakobín, opus 84
Ondrej Mráz*/Miloslav Podskalský (Comte Vilém de Harasov), Roman Janál/Jakub Kettner*/Svatopluk Sem (Bohus), Dana Buresová/Maria Kobielska* (Julie), Zdeněk Plech/Luděk Vele*/Frantisek Zahradnícek (Filip), Ales Briscein/Jaroslav Brezina*/Ales Vorácek (Jirí), Vladimír Dolezal/Jan Jezek/Jan Markvart* (Benda), Alzběta Polácková*/Jana Sibera (Terinka), Jirí Brückler/Jirí Hájek* (Adolf), Yvona Skvárová/Lenka Smídová* (Lotinka), Balet Opery Národního divadla,
Kühnův dětský sbor, Jirí Chvála (chef de chœur), Sbor Národního divadla, Pavel Vaněk (chef de chœur), Orchestr Národního divadla, Jan Chalupecký/Zbyněk Müller/David Svec*/ (direction)
Jirí Herman (mise en scène), Pavel Svoboda (décors), Alexandra Grusková (costumes), Daniel Tesar (lumières), Lucie Holánková (chorégraphie), Beno Blachut (dramaturgie), Studio Lunchmeat (vidéo)


(© Hana Smejkalová)


En dehors de son chef d’œuvre Rusalka largement représenté sur les plus grandes scènes européennes (et en ce moment même à Paris), point de salut pour les autres œuvres lyriques de Dvorák en dehors de son pays natal. Des livrets de qualité inférieure expliquent la mise à l’écart de ces ouvrages pourtant dignes de l’imagination mélodique irrésistible du célèbre compositeur tchèque. Fort heureusement, l’Opéra de Prague défend admirablement son patrimoine national en inscrivant à son répertoire les autres joyaux que sont Le Diable et Catherine (1899) ou Le Jacobin (1889). C’est précisément cette œuvre contemporaine de la Huitième Symphonie, composée avant la période américaine, que l’on a pu découvrir dans la mise en scène de Jirí Herman – décidément incontournable à Prague puisqu’on pouvait au même moment se délecter de son travail dans une autre production très réussie, celle de La Chute d’Arkona de Fibich.


Quatre ans séparent ces deux mises en scène, permettant de mesurer tous les progrès accomplis par Jirí Herman depuis 2011. C’est particulièrement notable dans la première partie du Jacobin, qui survalorise les aspects bouffes en multipliant les interventions du chœur et des danseurs – un tourbillon d’énergie souvent jubilatoire, mais parfois proche de la gesticulation. Il n’en reste pas moins qu’on ne s’ennuie jamais lors de ce spectacle survitaminé, la transposition de l’action en une classe d’école apportant un côté potache et bon enfant, idéal pour le jeune public très présent dans la salle. L’imagination débridée de Herman permet de passer outre la multiplication des personnages, sans réel «vedette» (neuf au total, le Jacobin n’ayant finalement qu’un rôle assez secondaire), ainsi que le mélange étonnant de comique et de sérieux. Il faut dire que Dvorák lui-même compense les faiblesses dramatiques du livret par sa capacité à soutenir constamment l’attention – l’alternance des airs, ensembles et chœurs apportant un rythme et une variété aussi admirables qu’inépuisables.


Le plateau vocal réuni se montre d’une homogénéité sans failles, dominé par l’irrésistible brio vocal d’Alzběta Polácková (Terinka) ou par le désopilant Luděk Vele (Filip). On notera également la belle prestance de Jakub Kettner (Bohus), tandis que Jan Markvart offre à son Benda un raffinement bienvenu qui fait oublier son timbre un peu fatigué. Enfin, la direction vive et pétillante de David Svec fait merveille, bien épaulé par un orchestre sans failles et des chœurs superlatifs – à l’instar des autres spectacles vus à Prague. Une réussite d’ensemble d’autant plus à souligner qu’il s’agit ici d’un spectacle donné une fois par mois par des interprètes différents, dans le cadre de l’alternance du répertoire pratiquée à Prague (à la façon des théâtres allemands).



Florent Coudeyrat

 

 

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