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Jeunesses musicales d’Europe

Aix-en-Provence
Grand Théâtre de Provence
04/06/2015 -  
Gustav Mahler : Symphonie n° 2 en ut mineur «Résurrection»
Chen Reiss (soprano), Christa Mayer (contralto)
Chœur régional Provence-Alpes-Côte d’Azur, Chœur régional Vittoria d’Ile-de-France, Michel Piquemal (chef des chœurs), Gustav Mahler Jugendorchester, Jonathan Nott (direction)


J. Nott (© Thomas Müller)


Du 30 mars au 12 avril, la troisième édition du Festival de Pâques d’Aix-en-Provence continue de s’affirmer haut et fort dans le paysage culturel français: forts de ses 14000 spectateurs en 2014, c’est 17000 spectateurs qu’attendent, cette année, les heureux directeurs Dominique Bluzet et Renaud Capuçon. Comme pour les précédentes éditions, le festival affiche grands noms et formations prestigieuses, malgré les annulations successives des pianistes Martha Argerich, Menahem Pressler et Maria João Pires, mais aussi jeunes et futurs talents: aux côtés de gloires consacrées comme Michel Dalberto ou Krystian Zimerman, Vladimir Ashkenazy ou John Eliot Gardiner, l’on pourra ainsi entendre la violoniste Raphaëlle Moreau, l’altiste Léa Hennino ou encore le violoncelliste Bruno Philippe.


En ce lundi 6 avril, c’est l’Orchestre des jeunes Gustav Mahler, composé de jeunes musiciens âgés de 18 à 27 ans issus de l’Europe entière, qui est au Grand Théâtre de Provence pour une exécution de la monumentale Deuxième Symphonie «Résurrection» de Mahler. Faisant de prudence la mère de la sûreté, Jonathan Nott imprime une allure générale plutôt lente au premier mouvement, ce qui peut tout à fait se concevoir, même si cela manque trop de tension et de hargne à notre goût. Il retrouve néanmoins le bon fil dans le deuxième mouvement, qu’il ne surcharge pas d’intentions, laissant sa phalange exprimer tout le charme et l’élégance qui émane de ce morceau tout de finesse. Les violoncelles continuent sur leur lancée leur somptueux premier mouvement, alors que l’onctuosité et la légèreté des violons font également merveille. Très vif, le troisième mouvement est lui aussi très bien conduit: les bois sonnent facétieusement, semblant s’amuser même, et rendent parfaitement l’aspect de fanfare grinçante et la gouaille que l’on doit entendre dans ce mouvement.


La partie vocale est par ailleurs particulièrement soignée, avec la présence, dans l’Urlicht, de l’excellente alto allemande Christa Mayer, dont les quelques traces d’usure de l’instrument ajoutent à la prégnance de l’émotion d’une interprétation profondément humaine, tandis que sa consœur Chen Reiss fait par la suite forte impression avec son timbre pur et bien projeté. Dans le mouvement final enfin, le chef anglais laisse l’orchestre s’abandonner à toute la sauvagerie ici requise, avec une incroyable précision à laquelle, bien malheureusement, les Chœurs conjugués de Provence-Alpes-Côte d’Azur et Vittoria d’Ile-de-France (préparés par Michel Piquemal) ne répondent qu’imparfaitement, du fait d’un cruel manque de cohésion et de discipline.


Une belle soirée malgré tout, placée sous le signe de l’ardeur juvénile!


Le site du Festival de Pâques d’Aix-en-Provence



Emmanuel Andrieu

 

 

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