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Don Pasquale Art déco

Venezia
Gran Teatro La Fenice
02/08/2015 -  et 14*, 18, 20, 22 février 2015
Gaetano Donizetti : Don Pasquale
Roberto Scandiuzzi (Don Pasquale), Davide Luciano (Il dottor Malatesta), Alessandro Scotto Di Luzio (Ernesto), Barbara Bargnesi (Norina), Matteo Ferrara (Un notaio), Sabrina Mazzamuto, Valeria Arrivo/Mercedes Cerrato*, Lucia Raicevich* (Due cameriere), Domenico Altobelli, Enzo Borghetti/Marco Rumori*, Emiliano Esposito* (Due servi)
Coro del Teatro la Fenice, Claudio Marino Moretti (préparation), Orchestra del Teatro la Fenice, Omer Meir Wellber (direction musicale)
Italo Nunziata (mise en scène), Giacomo Benamati (assistant à la mise en scène), Pasquale Grossi (décors et costumes), James Patrick Latronica (lumières)


(© Michele Crosera)


Carnaval oblige, le jeune chef Omer Meir Wellber est entré dans la fosse de la Fenice de Venise habillé en joueur de tennis plus vrai que nature, avec notamment une casquette vissée sur la tête et... une raquette à la place de la baguette ! En cette période de réjouissances pour la Cité des Doges, la programmation du vénérable théâtre lyrique est particulièrement riche, avec pas moins de trois opéras à l’affiche : Don Pasquale, mais aussi L’Elixir d’amour et La Traviata. A noter que les trois titres sont tous dirigés par Omer Meir Wellber, qui a été l’assistant de Daniel Barenboim à Milan, et qui livre ici un véritable marathon, d’où peut-être le choix du déguisement..., qui a par ailleurs beaucoup fait rire le public. Quoi qu’il en soit, La Fenice est, avec la Scala et le Teatro Regio de Turin, l’une des très rares institutions lyriques italiennes à pouvoir encore se permettre de présenter une saison digne de ce nom, alors que dans tous les autres théâtres de la Péninsule, et non des moindres, le nombre de spectacles s’est malheureusement réduit comme une peau de chagrin en raison de la baisse drastique des subventions des pouvoirs publics.


Le metteur en scène Italo Nunziata a choisi de transposer Don Pasquale dans les années 1930. Le spectacle a été créé à Venise en 2002, puis a voyagé dans d’autres théâtres italiens, avant de revenir à son port d’attache. Les superbes décors Art déco de Pasquale Grossi – qui a aussi dessiné les costumes – représentent tout d’abord les bureaux de Don Pasquale, patron d’une usine dont le slogan est « Elégance, qualité, épargne » et secondé par une secrétaire aussi dévouée qu’efficace, puis la maison du capitaine d’industrie, aux grandes pièces austères, remplies de domestiques fatigués et vieillissants. Des projections en noir et blanc de comédies italiennes de l’entre-deux-guerres renforcent le glissement dans le temps. Les portes s’ouvrent et se referment sans cesse, imprimant un rythme enlevé à ce spectacle plaisant, qui fonctionne toujours parfaitement douze ans après sa création.


La distribution est dominée par le Malatesta du jeune Davide Luciano, au chant noble et stylé et à la présence scénique élégante et lumineuse, véritable moteur de l’action. Gageons que ce chanteur talentueux fera beaucoup parler de lui. Roberto Scandiuzzi incarne un Don Pasquale particulièrement sonore, patron sévère et auquel rien n’échappe. Son personnage a le grand mérite de faire dans la sobriété, loin des simagrées et des pitreries habituellement rattachées au rôle. Barbara Bargnesi campe une Norina espiègle et pleine de verve, sachant parfaitement ce qu’elle veut, avec une belle voix claire et précise. Le ténor Alessandro Scotto Di Luzio est certes un amoureux ardent, mais son Ernesto peine dans les aigus, qui semblent étriqués. Dans la fosse, Omer Meir Wellber fait preuve d’énergie et de vigueur, au détriment malheureusement de la finesse, de l’élégance et de l’ironie qui caractérisent la partition de Donizetti. Dans la salle, quelques spectateurs assistent à la représentation déguisés. Le Carnaval de Venise s’est invité à l’intérieur de la Fenice, l’une des plus belles salles de spectacle d’Italie, si ce n’est du monde.



Claudio Poloni

 

 

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