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Boulez et Varèse, deux classiques du vingtième siècle

Paris
Philharmonie
02/03/2015 -  
Pierre Boulez : Pli selon pli (Portrait de Mallarmé)
Edgard Varèse : Amériques

Marisol Montalvo (soprano)
Ensemble intercontemporain, Orchestre du Conservatoire de Paris, Matthias Pintscher (direction)


M. Pintscher (© Jean Radel)


Baptême philharmonique pour l’Ensemble intercontemporain et son nouveau directeur Matthias Pintscher, auxquels se sont joints les jeunes de l’Orchestre du Conservatoire de Paris. Le compositeur chef avait déjà montré, à travers un Marteau sans maître aux Champs-Elysées, ses affinités avec l’œuvre de Pierre Boulez (voir ici). Il vient de le confirmer en dirigeant Pli selon pli, ce « Portrait de Mallarmé » en cinq parties, commencé en 1957, souvent révisé – jusqu’à la dernière version de « Don », la première, en 1989 – et enregistré trois fois par le compositeur. C’est aujourd’hui un des « classiques » du vingtième siècle, tout un monde de sonorités subtiles où l’on se plonge dès le fulgurant accord initial pour ne plus en sortir, pendant plus d’une heure. Direction remarquable de précision, très attentive aux combinaisons de timbres : il manque seulement à Matthias Pintscher cette souplesse naturelle dans le geste, cet hédonisme aussi, qui rendaient Boulez inimitable. L’acoustique flatte les instruments, mais devra, pour la voix, faire l’objet de sérieux ajustements. Marisol Montalvo, en effet, lorsqu’on est assis de côté au premier balcon, juste au dessus des percussions, n’est guère audible dans le médium et l’on a surtout apprécié, plus qu’un timbre apparemment assez mat, une technique confondante qui lui permet d’attaquer piano les notes les plus aiguës – et elle chante par cœur...


Présenté dans sa version de 1929, Amériques de Varèse constitue un autre classique du vingtième siècle, partition luxuriante, d’une énergie dévastatrice, jungle de sonorités brutes, destinées, à l’inverse de Pli selon pli, à un orchestre gigantesque. Sans éviter certains décalages du côté des jeunes du Conservatoire, Matthias Pintscher a exalté toute la sauvagerie primitive de la musique, qui n’a jamais été aussi proche du Sacre du printemps – qu’elle semble même parfois recycler, à travers une lecture très différente de celle d’un Riccardo Chailly, par exemple. Vision d’une irrésistible puissance, aux couleurs fauves, aux rythmes anguleux, qui sculpte la masse, mais que l’acoustique, à notre place, démultiplie dangereusement.


L’intégralité du concert sur le site ArteConcert:






Didier van Moere

 

 

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