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Souvenir impérissable

Bruxelles
Bozar, Salle Henry Le Bœuf
01/21/2015 -  et 24* janvier 2015
Franz Schubert: Fierrabras, D. 796
Kurt Streit (Fierrabras), Steven Humes (König Karl), Juliane Banse (Emma), Dietrich Henschel (Roland), Gijs Van der Linden (Ogier), Charles Workman (Eginhard), Robert Bork (Boland), Elisabeth Meister (Florinda), Margriet van Reisen (Maragond), Károly Szemerédy (Brutamonte), Elisabeth Orth (narratrice)
Vlaams Radio Koor, Chœurs de la Monnaie, Martino Faggiani (chef des chœurs), Orchestre symphonique de la Monnaie, Adám Fischer (direction)


A. Fischer(© Agnete Schlichtkrull)


Le public n’occupe à première vue que la moitié des places: tant mieux pour eux et tant pis pour les absents qui ratent l’occasion d’entendre Fierrabras (1823), l’opéra le moins méconnu de Schubert. Afin d’aide les spectateurs à se repérer plus facilement, la Monnaie distribue un aide-mémoire qui expose les relations entre les personnages, chacun accompagné d’une photographie du chanteur qui l’interprète. La musique intéresse de toute façon davantage que cette histoire d’amour et d’affrontement entre clans. L’exécuter en version de concert s’avère tout à fait justifié mais remplacer les dialogues parlés par un texte qu’une actrice d’un âge respectable déclame dans une loge sur un ton monotone allonge inutilement la durée du concert et en ralentit le déroulement – quel supplice dans le finale du troisième acte. Qu’importe, cette œuvre d’envergure laisse un souvenir impérissable à qui la découvre.


Pour une fois, saluons d’abord les choristes. Ceux de la Monnaie et de la Radio flamande, extrêmement sollicités, relèvent haut la main le défi que le compositeur leur lance: de la constance, de la fermeté, de la puissance, des nuances et pas la moindre baisse de régime. L’orchestre cultive, lui, une sonorité un peu trop prosaïque à cause, notamment, de cordes imparfaitement souples et de cuivres parfois triviaux, en particulier dans l’Ouverture. Malgré une restitution pas toujours nette des voix intermédiaires, une articulation souvent raide et une dynamique parfois brute de décoffrage, les musiciens livrent une prestation convenable sous la direction soutenue et relevée d’Adám Fischer. Les trois actes se déroulent dans un souffle épique, voilà l’essentiel.


Les solistes procurent des bonheurs divers. Le rôle-titre revient à Kurt Streit, dont la voix puissante mais disgracieuse tend fâcheusement à se resserrer dans le haut du registre. Charles Workman, qui assouplit mieux ses aigus, livre une prestation de bon goût et sans faiblesse mais il se positionne trop en retrait alors qu’Eginhard appelle un caractère plus affirmé. Juliane Banse peine à convaincre dans le rôle d’Emma à cause d’une émission problématique et d’une ligne de chant pas toujours bien disciplinée. Dietrich Henschel se montre quant à lui irréprochable en Roland – un chanteur décidément de grande classe qui concilie engagement théâtral, beauté du timbre, perfection tant du phrasé que de l’intonation.


Possédant un timbre de baryton très attirant, Steven Humes confère de la profondeur au roi Karl et livre un chant à l’émission et aux phrasés impeccables. Elisabeth Meister témoigne dans le rôle de Florinda d’un authentique tempérament théâtral, de pair avec un chant plutôt bien tenu. Margriet van Reisen a peu à accomplir en Maragond, la mezzo-soprano ayant toutefois le temps de révéler un timbre typé, à la fois sombre et corsé. Gijs Van der Linden, Robert Bork et Károly Szemerédy complètent sans démériter cette distribution inégale mais solide.



Sébastien Foucart

 

 

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