About us / Contact

The Classical Music Network

Marseille

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Anniversaire et hommage

Marseille
Opéra
01/10/2015 -  
Hector Berlioz : Le Carnaval romain, opus 9 [1]
Henri Tomasi : Concerto pour alto et orchestre [2]
Georges Bizet : L’Arlésienne: Suites (extraits) [3]
Claude Debussy : La Mer [4]
George Enesco : Rhapsodie roumaine n° 1 en la majeur, opus 11 n° 1 [5]

Magali Demesse (alto)
Orchestre philharmonique de Marseille, Serge Baudo [1], Lawrence Foster [2, 5], Michael Schønwandt [3], Pinchas Steinberg [4] (direction)


L. Foster (© Christian Dresse)


C’est à un concert particulier que l’Opéra de Marseille convie le public phocéen en ce samedi 10 janvier, car l’Orchestre philharmonique de Marseille fête à cette occasion ses cinquante ans! Créé en 1965, l’Orchestre de l’Opéra de Marseille prend le nom d’Orchestre philharmonique de Marseille en 1981, sous l’impulsion du chef János Fürst, et se dote de quatre-vingt-huit musiciens permanents. En 2012, suite à son départ prématuré de l’Orchestre national de Montpellier Languedoc-Roussillon, Lawrence Foster prend sa tête: ensemble, durant l’été 2014, ils entament une tournée triomphale en Allemagne et en Chine.


Pour fêter dignement l’événement, le chef américain a convié trois de ses éminents collègues à venir diriger à ses côtés: Serge Baudo, Michael Schønwandt et Pinchas Steinberg. En référence à la brûlante et dramatique actualité, il a tenu à dédier la soirée aux victimes des attentats, et c’est d’un seul homme que tout l’orchestre s’est levé en arborant des pancartes «Je suis Charlie», à l’issue d’un émouvant discours pendant lequel Foster a notamment rappelé que «La musique est la seule chose qui n’a pas de frontière, de race ni de religion». Grand seigneur, Foster laisse ensuite à Serge Baudo – né à Marseille en 1927 (et qui a grandement contribué à la naissance puis au rayonnement de la phalange provençale) – le soin de diriger le premier ouvrage: l’«ouverture caractéristique» Le Carnaval romain (1844) de Berlioz. On le sait, Baudo est l’un des plus grands spécialistes du compositeur français, dont il a dirigé tous les principaux ouvrages dans le monde entier. Sous sa battue, l’orchestre donne le meilleur de lui-même, faisant entrer l’auditeur dans un univers de puissance – quel éclat dans les tutti! –, et comment ne pas être impressionné par la netteté des différents pupitres? L’on admire aussi la majesté des cuivres comme l’infinie tendresse distillée par le long chant du cor anglais.


Baudo passe ensuite le flambeau à Foster pour le Concerto pour alto (1950) de Henri Tomasi, une des grandes gloires musicales marseillaises. C’est à Magali Demesse – alto solo au sein de l’orchestre depuis plus de vingt ans – qu’est dévolu le rôle de donner ses lettres de noblesse à cette magnifique partition (qui fait penser à Chostakovitch), défi qu’elle relève avec toute la sensibilité et la fougue qu’on lui connaît. Troisième chef à se produire, le Danois Michael Schønwandt dirige ensuite des extraits des deux Suites de L’Arlésienne (1872) de Bizet, qu’il prend avec beaucoup d’entrain, mais en prenant le soin de faire ressortir çà et là quelques détails de la magnifique orchestration du compositeur de Carmen>. L’orchestre suit avec beaucoup de bonhomie et de jovialité un Schønwandt qui ne s’économise pas, tant s’en faut!


Après l’entracte, le chef israélien Pinchas Steinberg – dont on se rappelle in loco l’incandescente direction dans Elektra de Strauss – monte sur le podium pour une exécution du célèbre poème symphonique La Mer (1905) de Debussy. Là encore, c’est avec tous les honneurs que la phalange phocéenne relève le défi de la délicate alchimie requise par la partition, servant avec brio l’imaginaire sonore debussyste. Ainsi de «Jeux de vagues», qui se pare d’un vif éclat, ou de «Dialogue du vent et de la mer», interprété avec une respiration ample et une intense sensualité, avant que le spectaculaire final ne soulève l’enthousiasme du public.


Enfin, retour du maître (musical) des lieux, avec une œuvre d’un compositeur qui lui est cher (on connaît les origines roumaines de Foster), la Première Rhapsodie roumaine (1902) d’Enesco: le tranchant des cordes, la puissance des bois ou l’homogénéité des cuivres, on ne sait qu’admirer le plus dans l’exécution de cette pièce aussi exigeante qu’éblouissante.


Aux saluts, le public fait un triomphe à «son» orchestre, dont il peut être légitimement fier. Signalons, pour conclure, que le concert sera retransmis dans son intégralité le lundi 19 janvier à 14 heures sur les ondes de France Musique.



Emmanuel Andrieu

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com