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Le temps des reprises

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Opera Vlaanderen
12/14/2014 -  et 16, 18, 20, 23, 26, 28*, 31 décembre 2014 (Antwerpen), 9, 11, 13, 15, 17, 20 janvier 2015 (Gent)
Wolfgang Amadeus Mozart: Così fan tutte, K. 588
Cristina Pasaroiu (Fiordiligi), Maria Kataeva (Dorabella), Sébastien Droy (Ferrando), Riccardo Novaro (Guglielmo), Aylin Sezer (Despina), Umberto Chiummo (Don Alfonso)
Koor Opera Vlaanderen, Jan Schweiger (chef du choeur), Symphonisch Orkest Opera Vlaanderen, Umberto Benedetti Michelangeli/Jan Schweiger* (direction)
Guy Joosten (mise en scène), Johannes Leiacker (décor), Jan Vereecken (lumières), Karin Seydtle (costumes)


(© Opera Vlaanderen)


Opera Vlaanderen reprend cette saison la mise en scène de Guy Joosten de la trilogie Mozart/da Ponte. Le Così fan tutte (1790) monté il y a dix-sept ans convainc davantage que le Don Giovanni étrenné à Gand en juin et à l’affiche à Anvers du 17 mars au 2 avril : il s’agit cette fois d’un spectacle limpide et fluide comme un vaudeville, le claquage de portes en moins. Une directeur d’acteur attentive et soutenue confère une réjouissante théâtralité à cette production qui laisse toutefois une empreinte moins indélébile que le Così plus profond et ambigu de Haneke (voir ici). L’histoire se déroule dans le hall d’un palace qui a perdu de son lustre. Les murs paraissent défraîchis et fissurés, le «e» du mot «hôtel» écrit au néon ne s’allumant plus, sauf lors de la panne de courant générale. Au second acte, le rideau se lève sur le même décor que dans le premier mais complètement inversé – il fallait y penser. Ce divertissement intelligent et réglé comme un mécanisme d’horlogerie constitue un antidote efficace pour ceux qui ne digèrent toujours pas le récent Don Giovanni de Warlikowski à la Monnaie.


Soudée, la distribution ne comporte aucun chanteur d’exception mais chacun s’identifie parfaitement à son personnage et chante dans un style convenable. Les voix de Cristina Pasaroiu et de Maria Kataeva se mêlent harmonieusement et séduisent l’une presque autant que l’autre. Celle de la soprano roumaine, dont les graves manquant parfois d’assise, s’appuie toutefois sur un timbre encore plus radieux que celui de sa partenaire russe. Sébastien Droy et Riccardo Novaro incarnent avec assurance et sensibilité les amoureux de Fiordiligi et de Dorabella en différenciant leur caractère et en affichant de discrètes mais indéniables qualités vocales. Le rôle de Don Alfonso convient à merveille à l’élégant Umberto Chiummo, qui campe un de ces vieux beaux italiens à la chemise noire et au complet couleur crème. Despina au charme ravageur, Aylin Sezer n’économise pas son talent pour la comédie mais l’expérience permettra à cette jeune soprano au joli minois et au sourire malicieux d’alimenter une voix encore menue pour rendre son chant plus mémorable. Sous la direction appliquée de Jan Schweiger, qui remplace ce dimanche après-midi Umberto Benedetti Michelangeli, neveu du célèbre pianiste, l’orchestre somnole dans l’Ouverture mais gagne en vigueur par la suite tout en demeurant élancé et léger, à défaut de se montrer constamment précis.



Sébastien Foucart

 

 

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