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Luisada papillonne

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
02/20/2001 -  
Guillaume Lekeu : Adagio pour cordes, opus 3
Wolfgang Amadeus Mozart : Concerto pour piano
n° 27, K. 595

Wiltold Lutoslawski : Musique funèbre
Jan Vaclav Vorisek : Symphonie en ré majeur


Jean-Marc Luisada (piano)
Ensemble orchestral de Paris, Janos Fürst (direction)

Programme riche et varié, quoique sans cohérence particulière, sinon la symétrie entre les deux parties du concert, qui proposaient successivement une pièce pour cordes seules de tonalité élégiaque suivie d’une œuvre de style classique.


La venue de Jean-Marc Luisada méritait sans doute à elle seule le déplacement. Il doit être difficile, lorsqu’on a une telle personnalité, de faire preuve de toute la discrétion requise dans l’ultime concerto pour piano de Mozart. Toutefois, accompagné par un orchestre dont la sonorité n’est pas toujours flatteuse, le pianiste français s’en tient au premier degré d’interprétation de la partition, dont il semble vouloir éviter la part d’ombre. Nulle routine pour autant dans ce naturel et cette simplicité, car tel un diable dans sa boîte, Luisada cède parfois brusquement à la tentation d’en faire trop, avec des phrasés tour à tour alanguis et extrêmement détachés, presque martelés.


Ces caprices conviennent en revanche idéalement aux Papillons de Schumann offerts généreusement en bis. Etourdissant de vie et de contrastes, Luisada donne ici la pleine mesure de son talent fantasque.


Ceci étant, le reste de la soirée fut toujours intéressant et souvent réussi. Dès l’Adagio pour cordes de Lekeu, auquel les harmonies wagneriennes et la division des pupitres confèrent parfois de faux airs de Nuit transfigurée ou de Métamorphoses, Janos Fürst avait démontré son aptitude à mobiliser les musiciens. Cette impression se confirme dans la Musique funèbre composée par Lutoslawski en hommage à Bartok, même si le prologue est pris dans un tempo un rien trop vif et si la redoutable section rapide met à rude épreuve les violons.


La Symphonie de Vorisek a déjà été donnée à Radio France à l’automne, mais on ne saurait s’en plaindre, car si l’on fait abstraction de Beethoven et de Schubert, elle rivalise aisément avec les tentatives contemporaines de Méhul, Weber et Arriaga, notamment dans un vigoureux scherzo en mineur qui regarde déjà vers Mendelssohn ou même Dvorak. Allant directement à l’essentiel, Janos Fürst souligne les angles et rend justice à la spontanéité de l’œuvre, au détriment cependant de la grâce et de la légèreté.




Simon Corley

 

 

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