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3 places in Lyon

Lyon
Auditorium National de Lyon
12/14/2014 -  
Camille Saint-Saëns : Concertos pour violoncelle n° 1, opus 33, et n° 2, opus 119
Charles Ives : Three Places in New England
George Gershwin : Porgy and Bess: A Symphonic Picture

Truls Mørk (violoncelle)
Orchestre national de Lyon, Carlos Miguel Prieto (direction)


C. M. Prieto (© Benjamin Ealovega)


C’est la deuxième fois que Carlos Miguel Prieto se produit sur le sol français. Sa dernière apparition remonte à janvier 2008 lors d’une éblouissante dans le cadre de la tournée européenne de son Orchestre symphonique national du Mexique, dont il est le directeur musical.


Cette rareté est due avant tout au fait que ce chef mexicain a un agenda plus que rempli, puisqu’en plus de son cet orchestre, il est également à la tête de celui de la Nouvelle-Orléans, il s’occupe du Youth Orchestra of the Americas, où son co-chair a été un certain Gustavo Dudamel, et enfin de l’Orquesta sinfónica de Minería, qui, à l’instar de l’Orchestre du Festival de Lucerne, rassemble durant l’été les meilleurs musiciens du Mexique dans des programmes très ambitieux. Comme de nombreux artistes d’Amérique latine, c’est un musicien de premier ordre, ayant un sens aigu du rythme et des couleurs mais ayant surtout une chaleur et une générosité communicatives. Enfin, même s’il en parle peu, c’est le seul chef d’orchestre à avoir également un MBA de la très prestigieuse Harvard Business School.


Le Premier Concerto pour violoncelle de Camille Saint-Saëns est le plus connu des deux. Il faut y voir la force et le lyrisme du thème principal qui parcourt l’œuvre du début jusqu’à la fin. Le Second est moins connu mais cette exécution montre à quel point la pièce mérite d’être plus jouée. L’orchestre y est plus incisif et les tutti ont une force et un caractère plus marqués en comparaison des interventions plus diaphanes du Premier Concerto. Le recueillement de l’Andante sostenuto du mouvement lent est une vraie découverte et Truls Mørk trouve beaucoup de profondeur. Soliste et chef mettent un peu de temps pour se trouver au début mais une fois passées les délicates premières pages, l’orchestre accompagne le violoncelle avec attention et souci des équilibres. La maladie qui avait éloigné le violoncelliste norvégien il y a quelques années est un lointain souvenir et la richesse de sa sonorité et son autorité sont toujours bien présentes.


C’est une pièce bien plus exigeante qui attend le public en seconde partie. Charles Ives reste un compositeur peu connu en France. Ceci explique que dans un français parfait, Carlos Miguel Prieto fasse une courte introduction pour présenter les références historiques de ces trois Places. La première, d’un caractère mahlérien, évoque la souffrance des soldats durant la guerre de Sécession et cite vers la fin des spirituals que chantaient les soldats. La deuxième correspond plus à ce que l’on attend du compositeur américain, plusieurs fanfares et marches militaires se croisent et se livrent une belle «bagarre». La troisième enfin est une évocation pleine de mystères de la rivière Housatonic. C’est la version pour petit ensemble qui est choisie ici. Sous la baguette attentive et précise de Prieto, mise en place et équilibres sont gérés avec beaucoup de soin et l’originalité profonde de cette musique ressort avec éloquence.


Porgy and Bess a été composé trente ans après ces Trois Pièces. Si Ives est bien évidemment le novateur que l’on connaît, le modernisme de la suite de l’opéra de Gershwin est moins radical mais tout autant réel. Menés avec dynamisme sous la baguette enthousiaste du chef mexicain, les thèmes rebondissent avec plus d’ordre que chez Ives mais les sources de musique populaire et la brillance de l’orchestration montrent bien le parallèle qui existe entre les deux compositeurs américains. L’orchestre au grand complet trouve un son équilibré et joue avec assurance et panache. Nul ne regrettera l’absence de la soprano dans «Summertime» grâce au talent et à la musicalité de Guy Laroche, le hautbois solo de l’orchestre. Très applaudi, Carlos Miguel Prieto donne en bis l’Intermezzo de la zarzuela La boda de Luis Alonso de Gerónimo Giménez, une œuvre latine pleine de feu et de verve, montrant à que point le dynamisme est bien présent sur tous les continents et à travers toutes les générations.



Antoine Lévy-Leboyer

 

 

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