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Expresso Concert

Paris
Maison de la radio (Auditorium)
12/05/2014 -  
César Franck : Rédemption: Interlude symphonique – Symphonie en ré mineur
Orchestre philharmonique de Radio France, Mikko Franck (direction)


M. Franck


Trop tôt, trop tard, trop long, trop cher, le concert classique ? A Radio France, dans son auditorium flambant neuf, l’Expresso Concert tente de résoudre la question, en expérimentant un nouveau concept : moins d’une heure de musique, brièvement présentée, à 19 heures, pour 15 euros. C’est qu’il faut bien endiguer à la fois le vieillissement et la désaffection du public. Le Philhar’ a inauguré la formule, avec un Franck (César) par Franck (Mikko) : le chef désigné de l’orchestre a dirigé deux œuvres du musicien liégeois.


Rédemption – l’interlude symphonique du « poème-symphonie » – surprend par l’âpreté des sonorités, soulignée par l’acoustique de la salle, qui souligne aussi le côté analytique de la lecture. On se situe très loin de la sensualité mystique du pater seraphicus : on croirait presque entendre parfois un poème symphonique de Sibelius.


Mais on admire plus encore la finesse et la précision du chef finlandais dans la Symphonie : ce n’est pas avec Myung-Whun Chung qu’on percevrait des cordes aussi subtiles, des nuances aussi raffinées, des crescendos aussi heureusement dosés. Pas seulement à cause d’une acoustique décidément quasi chirurgicale, mais qui, malgré tout, assèche. On croirait avoir la partition sous les yeux, avec un équilibre très pertinent entre les pupitres – très beaux solos instrumentaux également. Et pourtant, si l’on admire, on éprouve une frustration : à force de dégraisser, de refuser le lyrisme, le chef finlandais finit par réduire la partition à son squelette. Et, surtout, il n’échappe pas à certaines baisses de tension, peine parfois à articuler les différentes sections des trois mouvements, si bien que le flux musical semble parfois discontinu, ce qui émousse un peu l’effet, par exemple, à la fin de la Symphonie, de la triomphale coda. On se réjouit de voir Mikko Franck à la tête du Philhar’, mais ce n’est peut-être pas là son répertoire naturel. On souhaite en tout cas le plus bel avenir aux Expresso Concerts.



Didier van Moere

 

 

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