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Petibon en avant Paris Salle Pleyel 11/29/2014 - «La Belle Excentrique»
Erik Satie: La Belle Excentrique: Grande Ritournelle, Cancan Grand-Mondain – Sur un vaisseau – La Statue de bronze – Daphénéo – Air du poète – Je te veux – Les Courses – Allons-y Chochotte – Désespoir agréable – Le Piccadilly – Le Tango
Francis Poulenc: Les Gars qui vont à la fête – Voyage à Paris – Hier – Les Chemins de l’amour
David Venitucci: L’Eveil – En équilibre
Manuel Rosenthal: Rêverie – Pêcheur de lune – Fido, Fido – L’Eléphant du Jardin des Plantes – Le Vieux Chameau du zoo
Gabriel Fauré: Spleen – Les Berceaux – En sourdine
Stéphane Leach: Ne parlez pas d’amour
Léo Ferré: On s’aimera
Reynaldo Hahn: Pholoé – A Chloris
Francine Cockenpot: Colchiques dans les prés
Harold Arlen: Somewhere over the rainbow
Henri Martinet: C’est un dur
Remo Vastano: Le Tango corse
Agustín Lara: Granada Patricia Petibon (soprano), Nemanja Radulovic (violon), Christian-Pierre La Marca (violoncelle), Susan Manoff, David Levi (piano), David Venitucci (accordéon), François Verly (percussions)
Olivier Py (mise en espace, chant)
P. Petibon (© Felix Broede)
Qui d’autre que Patricia Petibon aurait pu porter sur ses épaules un tel spectacle, avec autant de chic, de gouaille et d’humour, tout en remplissant la Salle Pleyel rien que sur son nom? La production tourne autour de la soprano, à telle enseigne que la présence de Nemanja Radulovic et de Christian-Pierre La Marca relève de l’anecdote. La vedette, c’est elle, mais Olivier Py, qui met en espace ce divertissement dans l’esprit du cabaret, tire son épingle du jeu en poussant la chansonnette avec talent et en témoignant de ses dons de comédien, portant une moustache comme jadis et même, en seconde partie, un marcel pour jouer les durs.
Les éléments de décor et les accessoires, parfois loufoques, comme ce nez d’éléphant dont s’affuble la pianiste Susan Manoff, rappellent le café-concert – quelques lampadaires et des lampions suffisent à créer une ambiance. La représentation fonctionnerait d’ailleurs mieux dans un lieu plus propice à l’intimité que cette grande salle dans laquelle les spectateurs se comportent comme s’ils assistaient à un récital ordinaire. Ils applaudissent toutefois entre chaque morceau mais, paradoxalement, ces manifestations entraînent parfois des petites baisses de régime, de même que les va-et-vient des artistes, surtout dans la première partie, moins relevée que la seconde.
Le choix des mélodies, parfois entrecoupées de courtes pièces de Satie et de l’accordéoniste David Venitucci, participe d’un certain esprit français, mélange irrésistible d’élégance, de verve et de nostalgie. Le spectacle, auquel concourt également un autre pianiste, David Levi, qui joue de temps en temps à quatre mains avec Susan Manoff, et un percussionniste, François Verly, constitue, mine de rien, un excellent aperçu de la mélodie et du chant français, de Fauré à Ferré, pour reprendre le jeu de mot du titre du texte de présentation qui figure dans le programme.
A la rigueur, les interprètes auraient pu se passer de Somewhere over the rainbow de Harold Arlen (1905-1986) et Granada d’Agustín Lara (1897-1970) pour puiser uniquement dans le répertoire français mais ces morceaux n’entachent pas une sélection bien conçue par sa diversité et son agencement. Patricia Petibon apporte, comme ses acolytes, de l’esprit et de l’émotion mais ce sont les pages les plus désopilantes, comme Allons-y, chochotte de Satie, avec un Olivier Py déluré, Le Vieux Chameau du zoo de Rosenthal, avec d’amusants bruitages, ou encore le rigolo Tango corse popularisé par Fernandel, qui rendent la soirée plaisante et bon enfant.
Le site de Patricia Petibon
Sébastien Foucart
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