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Heureuse reprise...

Paris
Opéra Bastille
11/30/2014 -  et 2, 4, 6, 9, 11, 13, 15, 18, 21, 23, 26, 28, 30 décembre 2014
Giacomo Puccini : La bohème
Ana María Martínez*/Nicole Cabell (Mimi), Mariangela Sicilia (Musetta), Piotr Beczala*/Vittorio Grigolo/Abdellah Lasri/Dimitri Pittas (Rodolfo), Tassis Christoyannis (Marcello), Simone del Savio (Schaunard), Ante Jerkunica (Colline), Bruno Lazzaretti (Benoît), Francis Dudziak (Alcindoro), Se Jin Hwang (Parpignol), Olivier Ayault (Sergente dei doganari), Andrea Nelli (Un doganiere), John Bernard (Un venditore ambulante)
Maîtrise des Hauts-de-Seine/Chœur d’enfants de l’Opéra national de Paris, Orchestre et Chœurs de l’Opéra national de Paris, Sir Mark Elder (direction musicale)
Jonathan Miller (mise en scène)


(© Opéra national de Paris/Julien Benhamou)


Les reprises se suivent et ne se ressemblent pas. Après le Hänsel et Gretel prétentieux et inabouti mis en scène par Mariame Clément, on se dit que La Bohème, dans la production de Jonathan Miller, classique et efficace, pourtant vue et revue tant de fois, a fort bien vieilli.


Il est vrai que l’on entend ici l’orchestre de Puccini, alors qu’on cherchait en vain celui de Humperdinck. Et quel orchestre ! Puccini gagne décidément à être dirigé par un chef de théâtre qui est aussi chef symphonique : il sonne autrement. Sir Mark Elder nous révèle ainsi des détails d’instrumentation, des alliages de timbres qu’on ignorait ou qu’on avait oubliés. Pour être claire, la direction n’en oublie jamais le drame, aussi narrative que coloriste, unitaire surtout grâce à un enchaînement naturel d’atmosphères très différentes. Le deuxième acte jubile mais reste très tenu, le troisième, d’abord évocateur d’un petit matin froid et brumeux, émeut ensuite, comme le quatrième, par un pathétique qui ne larmoie jamais – aucun rubato complaisant ici.


Le plateau ne séduit pas moins, avec des seconds rôles fort bien tenus, même si la Musette à la fois piquante et touchante de Mariangela Sicilia trahit quelques astringences là où on l’aimerait sensuelle, si le Marcel boute-en-train de Tassis Christoyannis pâtit d’une émission trop engorgée. Sans avoir la plus belle voix du monde, Ana María Martínez convainc aussitôt par la beauté du phrasé, la maîtrise du souffle et de la dynamique, la justesse de l’incarnation, avec une richesse et une projection du médium qui manquent à beaucoup de Mimi trop légères. Qu’aurait donné le Rodolphe de Khachatur Badalyan, dont on était curieux ? On ne se plaindra pas, en tout cas, que Piotr Beczala, familier du rôle et de la production, l’ait remplacé : la voix se situe sans doute à son apogée, faite de lumière et de velours, homogène et insolente, qui concilie les élans de l’effusion avec les exigences du style. C’est l’un des plus beaux couples, l’un des plus vrais aussi, que l’on ait vus dans l’opéra de Puccini – Nicole Cabell et Dimitri Pittas prennent la relève à partir du 15 décembre.


De quoi réconcilier avec les reprises…



Didier van Moere

 

 

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