About us / Contact

The Classical Music Network

Amsterdam

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Reprise de haute tenue

Amsterdam
De Nationale Opera
11/10/2014 -  et 13, 16, 20, 23, 26, 29* novembre 2014
Richard Wagner : Lohengrin
Günther Groissböck (Heinrich der Vogler), Nikolai Schukoff (Lohengrin), Juliane Banse (Elsa von Brabant), Evgeny Nikitin (Friedrich von Telramund), Michaela Schuster (Ortrud), Bastiaan Everink (Der Heerrufer des Königs), Pascal Pittie, Morschi Franz, Harry Teeuwen, Peter Arink (Vier brabantische Edle), Tomoko Makuuchi, Michaela Karadjian, Anneleen Bijnen, Inez Hafkamp (Vier Edelknaben)
Koor van De Nationale Opera, Ching-Lien Wu (chef des chœurs), Nederlands Philharmonisch Orkest | Nederlands Kamerorkest, Marc Albrecht (direction)
Pierre Audi (mise en scène), Jannis Kounellis (décors), Angelo Figus (costumes), Jean Kalman (lumières), Klaus Bertisch (dramaturgie)


N. Schukoff (© Ruth Walz)


Apres une année chargée pour le bicentenaire de la naissance de Richard Wagner, l’Opéra national néerlandais reprend la production de Lohengrin réalisée en 2002, représentations dirigées à l’époque par Edo de Waart. Pour ces reprises officiaient le chef allemand Marc Albrecht, qui dirigeait l’Orchestre philharmonique des Pays-Bas, dont il est le chef principal, et le nouveau chef de chœur, la Taïwanaise Ching-Lien Wu, qui prenait ses nouvelles fonctions avec un opéra dans lequel le chœur tient une place majeure. Et c’était l’élément le plus incontestable de cette soirée qui brillait par la direction très solide et raffinée d’Albrecht, tout à fait dans la couleur de l’œuvre et par la splendeur vocal épatante du Chœur de l’Opera national néerlandais.


Si la production de 2002 de Pierre Audi demeure efficace sur le plan dramatique, grâce à une direction d’acteurs toujours intéressante en dépit de la taille de la scène ouverte en grand, obligeant à des déplacements parfois inutiles, et ménageant très bien le suspens dramatique de l’œuvre, elle a bien vieilli sur le plan esthétique. Le remplacement du cygne par une pile de rames sur un chariot paraît aujourd’hui bien désuet comme les grands éléments épars qui tiennent lieu de décor, Jannis Kounellis ayant joué la carte de la sobriété à fond. Quant à celle de l’intemporalité, Audi a tellement utilisé dans sa Tétralogie les costumes japonisants d’Angelo Figus (manteau de samouraï pour Lohengrin, kimonos de judo pour les chevaliers brabançons, robe de moine pour le Roi…) que le sentiment de déjà-vu prédomine.


Entièrement renouvelée la distribution solide dans l’ensemble comportait cependant quelques inégalités. Point faible, l’Elsa de Juliane Banse que l’on n’attendait pas dans un rôle aussi dramatique. Sa caractérisation est excellente mais son volume vocal trop petit pour un si grand théâtre, l’obligeant à forcer ses aigus. Quoique assez éloigné de l’idéal du heldentenor, Nikolai Schukoff est l’un des titulaires actuels du rôle de Lohengrin (il a souvent été sollicité lors des défections de Jonas Kaufmann). Si sa caractérisation du personnage est impeccable, on est souvent gêné par l’absence de brillance de son registre aigu et encore plus sur sa faible résistance sur la longueur, son troisième et plus important acte ayant été le plus faible. Indiscutables en revanche étaient le Roi Heinrich noble et humain de Günther Groissböck et le Telramund noir, dépressif et violent d’Evgeny Nikitin. Michaela Schuster, qui a beaucoup chanté le rôle d’Ortrud, malgré un vibrato qui commence à s’accuser, en est toujours la grande interprète, incarnant parfaitement tous ses maléfices.


Le public néerlandais a chaudement accueilli cette représentation d’un haut niveau artistique incontestable.



Olivier Brunel

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com