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Ars Musica à toute vapeur Bruxelles
Halles de Schaerbeek
11/23/2014 -
François Narboni: Le Mécano de la «General»
Buster Keaton (réalisation)
Musiques nouvelles, Télémaque, Jean-Paul Dessy, Raoul Lay (direction)
F. Narboni
Ars Musica devient depuis cette année une biennale qui se tient en automne mais la mission demeure identique – priorité à la création, à la promotion des compositeurs belges et à l’ouverture sans exclusive aux différents courants de la musique contemporaine. L’offre de cette édition, du 14 au 30 novembre, s’avère pléthorique – décidément, choisir, c’est renoncer – et les concerts se déroulent dans divers lieux, parfois insolites, essentiellement dans la capitale.
Haut lieu de la vie culturelle bruxelloise, les Halles de Schaerbeek accueillent ce dimanche après-midi des musiciens des ensembles Télémaque et Musiques nouvelles pour interpréter la composition que François Narboni (né en 1963) a conçue pour Le Mécano de la «General» (1926) de Buster Keaton. Le programme indique que cette nouvelle musique a moins pour intention d’accompagner ce chef-d’œuvre du cinéma muet que de «prolonger l’imaginaire» provoqué par celui-ci: mieux qu’une simple bande-son posée tardivement, il s’agit d’une rencontre entre deux œuvres ancrées dans la modernité chacune à leur façon.
La partition comporte des bruitages, dans l’ensemble plutôt réussis, en particulier lorsque la pluie tombe, mais aussi de navrants passages électroniques réalisés par un D.J., qui imposent une rupture sonore et stylistique d’assez mauvais goût. Les instrumentistes, conduits d’abord par le directeur musical de la formation marseillaise, Raoul Lay, puis par celui de l’ensemble montois, Jean-Paul Dessy, interprètent pour leur part une musique robuste, dense et souvent explosive dont l’impulsion épouse le timing soutenu de ce long métrage d’une épatante perfection. La partition convainc davantage lors des passages aventureux que lors des moments plus intériorisés. Le film de Buster Keaton, qui ne paraît pas avoir été réalisé il y a quatre-vingt-huit ans, revêt une valeur tellement élevée qu’il en sort encore grandi de cette expérience.
Les Halles de Schaerbeek accueilleront le dernier rendez-vous du festival : vingt-deux compositeurs revisiteront le Pierrot lunaire de Schönberg qui porte le numéro d’opus... 21 et comprend vingt-et-un poèmes. Vingt-deux créations lors du même concert: qui dit mieux?
Le site d’Ars Musica
Le site de François Narboni
Le site de Musiques nouvelles
Le site de l’Ensemble Télémaque
Sébastien Foucart
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