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Eblouissant !

Paris
Théâtre de la Ville
11/17/2014 -  et 18, 19, 20, 21, 22, 23, 24, 25, 26 novembre 2014
Wortkwithinwork
Musique de Luciano Berio (Duetti per due violoni, volume 1)
William Forsythe (chorégraphie), Stephen Galloway (costumes)
Sarabande
Musique de Johann Sebastian Bach (Extraits de la Partita pour flûte seule ainsi que des Sonates et Partitas pour violon seul)
Benjamin Millepied (chorégraphie), Paul Cox (costumes)
One flat thing, reproduced
Musique de Thom Willems
William Forsythe (chorégraphie, scénographie, lumières), Stephen Galloway (costumes)
Ballet de l’Opéra national de Lyon




Deuxième volet de l’hommage rendu au chorégraphe américain William Forsythe par le Festival d’Automne à Paris (voir par ailleurs ici). Le Ballet de Lyon, qui possède à son répertoire nombre de ses chorégraphies et qui reviendra à Créteil début décembre pour donner l’important Lim’s Theorem (1990), vient, après le Ballet de Dresde, donner deux pièces emblématiques de la période de Francfort: Wortkwithinwork et One flat thing, reproduced.


Avec Wortkwithinwork (1998), on est dans la période suprême de la production de Forsythe. Celle de l’épure absolue du style, de la jubilation du geste chorégraphique et de l’adéquation parfaite de la danse au substrat musical. Dans le cas précis, l’oreille pourrait presque l’emporter sur l’œil avec le choix du premier volume des sublimes Duetti per due violoni de Luciano Berio (musique enregistrée, interprètes malheureusement non précisés). Sur cette succession de courts duos de facture aussi classique que possible, Forsythe a créé une chorégraphie d’une pureté de vocabulaire quasi angélique, faisant coller le geste chorégraphique à la phrase musicale avec une élégance et un raffinement confondants. Les quinze danseurs lyonnais ont interprété ce chef-d’œuvre avec une virtuosité et une grâce superlatives.


L’idée serait de Forsythe pour ce programme d’intercaler entre deux de ses chorégraphies Sarabande de Benjamin Millepied, pièce pour quatre danseurs dans laquelle le chorégraphe, actuel directeur de la danse à l’Opéra national de Paris, clame sans aucune ambiguïté sa filiation avec Jerome Robbins. Divisée en sept séquences et réglées sur des mouvements de la Partita pour flûte seule et des Sonates et Partitas pour violon seul de Bach (musique jouée sur scène, musiciens non nommés mais parfaitement oubliables), elles ont une belle énergie et un style tellement singulier que l’on ne peut que rendre les armes tout en se demandant quelle est la finalité de leur présence entre les deux grands monuments de Forsythe. Il faut signaler qu’à l’applaudimètre, c’est Sarabande qui a remporté le plus grand succès de la soirée, Benjamin Millepied étant venu saluer sur scène.


Eblouissant aussi, dans un genre totalement différent (la pièce date de 2000 et Forsythe ne réglait plus sa danse que sur les musiques électroniques de Thom Willems), que One flat thing, reproduced, pièce dans laquelle quatorze danseurs utilisent comme support à une chorégraphie débridée et inféodée à l’énergie qui se dégage de la musique de Willems vingt tables industrielles rectangulaires installées sur le vaste plateau dans des effets de lumière aveuglants. Danse sauvage, à la limite des possibilités humaines mais, comme toujours chez Forsythe, contrôlée au millimètre, à laquelle les excellents danseurs de Yorgos Loukos donnent une humanité irrésistible.



Olivier Brunel

 

 

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