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Loin des coquelicots Tournai Maison de la culture 11/08/2014 - Franz Schubert: Quatuor à cordes n° 7, D. 87, opus 125 n° 1
Camille Saint-Saëns: Quatuor à cordes n° 1, opus 112
Ernst von Dohnányi: Quatuor à cordes n° 3, opus 33 Quatuor Modigliani: Philippe Bernhard, Loïc Rio (violon), Laurent Marfaing (alto), François Kieffer (violoncelle)
Le Quatuor Modigliani (© Sylvie Lancrenon)
L’association Proquartetto consacre la thématique de la treizième édition des «Voix intimes» à la Première Guerre mondiale : «Entre cordes et coquelicots». Ce festival du quatuor à cordes se clôturera par une journée pluridisciplinaire, le 14 février, particulièrement riche sur ce sujet puisqu’elle comportera une conférence et une exposition sur les instruments fabriqués au front, une table ronde sur la composition en temps de guerre, une prestation de pipes and drums, deux concerts de quatuor, le premier à 15 heures par le Quatuor Chambre à part (Ladmirault, Le Flem et Cras), le second à 20 heures par le Quatuor Danel (Phil Grange, Milhaud et Hindemith), et, à 17 heures, une manifestation convoquant une récitante et un violoncelliste sur Apollinaire. Les organisateurs prévoient également un lunch à 13 heures pour lequel il convient de réserver pour le 1er février au plus tard. La veille, à 20 heures, également dans le cadre de cette thématique, l’Orchestre de la Chapelle musicale de Tournai interprètera des pièces de Hindemith, Bridge, Debussy, Ravel et Vierne. L’association ne ménage décidément pas ses efforts pour proposer chaque année une programmation alléchante pour les amateurs de quatuor à cordes. Pourvu que cela dure.
Le deuxième concert de cette édition se situe en marge de cette thématique. Le Quatuor Modigliani, que l’association invite pour la seconde fois, débute sa prestation avec le Quatuor en mi bémol majeur (1814) de Schubert dans lequel il affiche sans tarder une tenue stylistique irréprochable et un niveau de maitrise exceptionnel : finesse de la sonorité, équilibre des proportions, précision des traits et des échanges. Dans ces pages peu personnelles mais plaisantes, sans orage ni trouble de l’humeur, la rigueur n’exclut pas la spontanéité. L’interprétation du Premier Quatuor (1899) de Saint-Saëns atteste également d’un travail approfondi sur la forme, d’un soin maniaque des détails et d’une gestion souveraine des tempi et de la dynamique. La sonorité s’avère en outre constamment séduisante, en tout cas autrement plus confortable que les épouvantables sièges de la salle Frank Lucas dont certains grincent, qui plus est.
En seconde partie, le Quatuor Modigliani opte pour le Troisième Quatuor (1926) de Dohnányi, dans lequel il montre toujours autant d’assurance et d’éloquence. D’une clarté impeccable, l’exécution se signale par une solide assise rythmique qui rend irrésistible la progression du discours, l’œuvre en paraissant même svelte et légère. Les musiciens prennent congé des spectateurs, venus relativement nombreux, avec un Menuet de Schubert et la Polka, extraite des Deux Pièces pour quatuor à cordes de Chostakovitch, dans laquelle ils réalisent de superbes effets sonores. Le prochain concert, le 25 janvier à 16 heures, se tiendra pour la première fois hors de la ville de Tournai : le Quatuor Taurus, originaire de Belgique, se produira à Péruwelz dans un programme une fois de plus original (Enesco, Verdi et Respighi).
Le site de l’association Proquartetto
Le site du Quatuor Modigliani
Sébastien Foucart
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