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Un goût de trop peu

Bruxelles
Bozar, Salle Henry Le Bœuf
10/11/2014 -  
Claude Debussy: Nocturnes: Sirènes
Maurice Ravel: Concerto en sol majeur pour piano et orchestre – Concerto pour la main gauche – Daphnis et Chloé, Suite n° 2

Steven Osborne (piano)
Chœurs de la Monnaie, Vlaams Radio Koor, Martino Faggiani (chef des chœurs), Orchestre symphonique de la Monnaie, Ludovic Morlot (direction)


L. Morlot (© Sussie Ahlburg)


La brochure annonce en première partie la Cantata profana de Bartók mais finalement, faute, selon le chef, «d’un temps de préparation suffisant pour pouvoir mener à bien ce projet», «Sirènes» (1898-1899), troisième des Nocturnes de Debussy («qui, comme la Deuxième Suite de Daphnis et Chloé de Ravel, fait intervenir un chœur sans paroles»), remplace cette œuvre pourtant rarement programmée. La durée du concert diminue alors que le prix des places reste identique. Dès lors, pourquoi n’avoir pas interprété l’entièreté du triptyque au lieu du seul dernier volet qui ne réussit d’ailleurs pas totalement à l’Orchestre symphonique de la Monnaie ? Les musiciens débutent à froid avec une musique qui appelle davantage de raffinement, de transparence et de modération. Même si les dames du chœur témoignent en tout cas de douceur, l’interprétation parait trop explicite.


Ludovic Morlot obtient une sonorité plus épurée dans le Concerto en sol majeur (1929-1931) de Ravel mais la confusion règne parfois dans les bois, surtout au début, sans compter ce malheureux décalage dès l’entame des premières mesures. Les pupitres se montrent toutefois virtuose dans un Presto effervescent mais ordonné. Steven Osborne développe un jeu net et objectif dans les passages rapides mais il affiche a contrario de la profondeur et de la sensibilité dans l’Adagio assai, de même que dans le bis qu’il accordera au public en seconde partie, «Canope» du Second Livre des Préludes de Debussy. Le Concerto pour la main gauche (1929-1931) tombe lui aussi naturellement sous les doigts du pianiste qui le ressent avec une émotion contenue. Dans ce concerto comme dans l’autre, le chef opte pour des tempi pertinents et en restitue le climat et la dynamique propres. L’impact dramatique de cette œuvre dédiée à Paul Wittgenstein provoque l’effet attendu, notamment grâce à des montées en puissance bien négociées. Le pianiste, qui dispense une sonorité magnifique, engage des dialogues précis avec l’orchestre.


La Seconde Suite de Daphnis et Chloé (1913) de Ravel relève davantage de l’exécution que de l’interprétation: «Lever du jour» évocateur mais un peu épais et, au début, pas toujours net, «Pantomime» et «Danse générale» plus satisfaisants, surtout la conclusion, entrainante et majestueuse. Les bois témoignent de leur talent, les choristes entonnent les mélopées sans parole en s’intégrant sans difficulté dans le tissu orchestral mais les cordes paraissent plus anonymes. Correctement préparé, comme les précédents, ce concert relativement frustrant ne s’avère finalement pas aussi essentiel que celui donné deux semaines auparavant à Flagey. Hartmut Haenchen dirigera l’orchestre dans la Salle Henry Le Bœuf le 9 novembre, en principe dans la Cinquième Symphonie de Beethoven et la Huitième de Chostakovitch.


Le site de Steven Osborne



Sébastien Foucart

 

 

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