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Il ne fallait pas le manquer

Bruxelles
Bozar, Salle Henry Le Bœuf
09/25/2014 -  et 26 septembre 2014 (Liège)
Jean Sibelius: Finlandia, opus 26
Wolfgang Amadeus Mozart: Concerto pour piano n° 27, K. 595
Leos Janácek: Msa glagolskaja

Melanie Diener (soprano), Dagmar Pecková (mezzo-soprano), Domagoj Dorotic (ténor), Peter Mikulas (basse), Menahem Pressler (piano), Friedemann Winklhofer (orgue)
Ceský filharmonický sbor Brno, Petr Fiala (chef du chœur), Orchestre philharmonique royal de Liège, Christian Arming (direction)


C. Arming (© Alain Vande Craen)


L’Orchestre philharmonique royal de Liège ne débute pas sa saison dans la Cité ardente mais à Bruxelles. Malgré l’intérêt du programme et la qualité des interprètes, le public n’a occupé que le parterre de la salle Henry Le Bœuf, à moins que cela ne s’explique par la reprise du concert le lendemain à Liège. Yuja Wang en soliste du Vingt-septième Concerto pour piano (1791) de Mozart et la Neuvième de Dvorák en seconde partie, par exemple, et la salle aurait probablement mieux été remplie, mais retrouver Menahem Pressler au lieu de la pianiste chinoise ne se refuse pas non plus.


Quel étonnant monsieur, tout de même : à bientôt 91 ans, les moyens et la sonorité suscitent le respect. Le pianiste, qui jouera deux pages de Chopin en guise de bis, livre un Mozart simple et sans fioritures. La bonne volonté et l’honnêteté de cette interprétation aux tempi posés et au relief peu marqué en compensent les quelques approximations, bien compréhensibles. Il a fallu s’accommoder, durant toute l’exécution, d’un bruit de fond continu produit par une installation, dans une autre salle du Palais, mise sur pied dans le cadre du festival des arts électroniques. Même si le Bozar ne ménage pas ses efforts pour proposer une offre pluridisciplinaire d’une grande richesse, il convient de faire preuve de sens pratique et de discernement afin d’éviter ce genre de désagrément – cette fois-ci, le silence après Mozart n’était pas de Mozart.


Il va sans dire que le volume sonore généré par Finlandia (1899) de Sibelius en début de concert couvrait le bruit occasionné par cette activité, surtout que c’est la version pour chœur qui a été retenue. Christian Arming, directeur musical de la formation depuis 2011, restitue cet hymne national finlandais ni trop massivement, ni trop rapidement, de telle sorte que la pièce éclate avec fermeté et majesté. La Messe glagolitique (1926-1928), œuvre magistrale et probablement sans équivalent de Janácek, figure rarement à l’affiche, du moins en nos contrées, aussi ce concert constitue-t-il, rien que pour cela, un événement à ne pas manquer. Arming, qui maîtrise parfaitement le langage du compositeur morave, fédère les forces en présence en faveur d’une exécution fervente et d’un hiératisme impressionnant.


La logique organique de la partition, très précisément mise en place, se développe de façon cohérente. Une telle œuvre permet de passer en revue les différents pupitres, parmi lesquels ceux des cuivres, puissants, des bois, expressifs, et des cordes, d’une belle consistance, se distinguent tout particulièrement. Les interventions en soliste, surtout celles du premier violon, de l’organiste et du timbalier, méritent également d’être applaudies, de même que les quatre chanteurs. Préparé par Petr Fiala, le Chœur philharmonique tchèque de Brno livre, sans surprise, une prestation idiomatique et affiche une grande cohésion. La distribution et la collaboration, manifestement excellente, entre l’orchestre et son directeur artistique ne laissaient planer aucun doute quant à la réussite de la seconde partie.


Rendez-vous au même endroit le 20 novembre : Patrick Davin dirigera l’orchestre dans la création de Zwerk de Peter Vermeersch, la Sérénade d’après «Le Banquet» de Platon pour violon et orchestre de Bernstein, avec Tedi Papavrami, The Canyon de Philip Glass et The Chairman dances de John Adams, une soirée qui s’inscrit dans le cadre du festival Ars Musica. Les plus jeunes préfèreront sans doute le concert du 15 novembre, à 10 heures du matin (sic), toujours au Palais des Beaux-Arts : Fayçal Karoui leur présentera L’Apprenti sorcier de Dukas.


Le site de l’Orchestre philharmonique royal de Liège



Sébastien Foucart

 

 

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