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01/20/2003
Main basse sur la musique, enquête sur la SACEM
Irène Inchauspé, Rémy Godeau
Calmann Lévy, 239 pages, 17 euros
Son nom est largement connu, sa puissance évidente, mais son fonctionnement se révèle peu étudié et les quelques rapports que commande le ministère de la culture restent souvent secrets, il s’agit de la SACEM, la société qui perçoit les droits des auteurs-compositeurs. C’est tout le mérite du livre d’Irène Inchauspé, et de Rémy Godeau de se pencher sur cette institution qui préfère avant tout la discrétion. Approuvant sur le fond le principe de la gestion collective des droits d’auteur, cela va de soit, les deux auteurs n’en épargnent pas moins leur esprit critique pour dénoncer les errements de cette maison qui sont finalement semblables à ce que l’on peut voir dans d’autres structures para-publiques. Le livre s’ouvre sur les droits d’auteur de l’œuvre de Maurice Ravel, récupérés par un ancien directeur juridique de la SACEM ! Le montant des frais de fonctionnement, l’affectation à la SACEM des produits financiers générés par les droits des artistes, le puissant lobbying auprès de la rue de Valois, etc démontrent que tout ne tourne pas rond dans ce monopole de droit privé. Les quelques mérites et les dérives certaines de son emblématique président pendant quarante ans, jusqu’en 2001, Jean-Loup Tournier, sont fort bien analysés. Mais, après d’âpres luttes, le vent de la transparence semble souffler et, nous en avions déjà parlé à propos de l’ADAMI (lire ici), une Commission permanente de contrôle des SPRD (Sociétés de perception et de répartition des droits) dont l’indépendance paraît garantie vient d’être crée et rendra bientôt un rapport qu’il sera intéressant de lire...
Le site de la SACEM
Philippe Herlin
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