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02/19/2013
Pierre-René Serna : L’Anti-Wagner sans peine

P.U.F. – 88 pages – 9,50 euros





Ce livre repose sur un fondement de départ assez faible – être «le contrepoids nécessaire d’une adoration par trop entière pour ne pas être suspecte» – et s’achève en Cassandre, prédisant l’altération de l’engouement généralisé pour Richard Wagner (1813-1883). Entre temps, l’ouvrage – qui se présente sous la forme d’un bref lexique alphabétique, où les entrées attendues («nazisme», «antisémitisme», «vocifération», «bruit», «longueur», «lourdeur»...) en côtoient d’autres, plus étonnantes («humour», «végétarisme»...) – paraît égrener les poncifs («l’orchestre ne fait pas dans la dentelle: massif et assourdissant»), les caricatures («Parsifal où les thèmes s’appesantissent, se posent avec arrogance (...) dans des tempos alanguis qui ne savent pas s’arrêter à la juste proportion»), les faux arguments sur le compositeur («...en témoigne une réussite affichée de parvenu, avec villas somptueuses et domesticité, soirées mondaines, étalage de velours et soieries») et les partis pris («le chant dans Wagner n’est pas spécifiquement beau (...) ce chant est uniforme. Linéaire. Plat. Sans grands arias ni, surtout, entrelacs des voix», «les ouvrages de Wagner sont mal construits: affirmation qui n’est en rien hasardeuse, mais une évidence»)...


On a évidemment le droit de ne pas aimer Wagner (sa biographie en fournit quelques motifs légitimes). Faut-il pour autant le dire quatre-vingts pages durant? On pourrait à la rigueur plaider en faveur de cet opuscule si on le regardait comme un bréviaire mondain pour qui souhaiterait disposer, en cette année «anniversaire», d’éléments de langage destinés à la critique de Wagner. De ce point de vue, la plume aiguisée de Pierre-René Serna est souvent talentueuse et percutante. On lui reconnaît un vrai talent pour la synthèse et la vulgarisation. Un humour patent aussi. Et lorsque le jugement se nuance, il devient presque prometteur. Mais le fond de l’affaire, c’est que l’on croit sincèrement que le lecteur potentiel fera meilleur usage de son temps – au lieu de lire cet ouvrage impertinent mais accessoirement futile – en écoutant le deuxième acte de Tristan ou le troisième de Parsifal...


Gilles d’Heyres

 

 

 

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