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11/18/2009
La Cause des Musiciens
Jérôme Bloch, préface de Paul Badura-Skoda
Respublica – 388 pages, 19 euros
La Cause des Musiciens, La Musique pour tous ! : le titre et le sous-titre résument le plaidoyer de Jérôme Bloch. La démonstration de ce président et fondateur de festivals (« Musique à l’Empéri », « Pianorama » à Florence) rejoint le constat établi depuis longtemps par la presse musicale : si la musique forme un des piliers de la culture, les Français, sans pour autant la mépriser, ne la placent guère au rang de priorité. L’affluence aux manifestations est variable, tantôt enthousiasmante, tantôt désespérante, ce que ConcertoNet déplore aussi régulièrement. Quant à la pratique instrumentale, elle reste peu généralisée. Pour l’auteur, des solutions existent mais leur mise en œuvre satisfait modérément.
Le livre se subdivise en quatre parties, nommées « mouvements » par analogie avec les formes musicales. La deuxième occupe, de loin, le plus de pages : six thématiques (choix de la musique, premier choc musical, plus grand souvenir comme artiste et comme auditeur, public préféré, salles préférées, système idéal) sont abordées avec cinquante musiciens, la plupart bien connus (Frank Braley, William Christie, Philippe Herreweghe, ...), certains comptant parmi les étoiles montantes (Bertrand Chamayou, David Fray, Jérémie Rhorer, …). Quelques constantes reviennent, en particulier l’importance d’une initiation précoce, le chant choral étant une voie d’accès idéale autant que peu coûteuse, et la nécessité de désacraliser la musique et d’en démocratiser l’accès. L’apport de cet art en terme d’épanouissement personnel et de renforcement du lien social ne doit en aucun cas être négligé, surtout en temps de crise, ce dont l’Etat doit être conscient. En se fondant sur ces témoignages et réflexions, Jérôme Bloch plonge également le lecteur au sein du processus d’interprétation, de la création et de la composition (quelques compositeurs ont été approchés comme Edith Canat de Chizy et Thierry Escaich).
La quatrième partie aborde un sujet à approfondir selon une méthode scientifique, les relations entre écoute et regarde. Cet appendice s’insère toutefois malaisément au sein du propos général par ailleurs peu structuré. Même si elle pousse des portes ouvertes, cette publication fondamentalement humaniste et plutôt optimiste constitue malgré tout une lecture utile.
Sébastien Foucart
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