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01/19/2009
L’Opéra, tout simplement !
Sylvie Oussenko
Eyrolles – 206 pages – 20 euros
Dresser un panorama complet de l’opéra – les compositeurs, les œuvres, son évolution des origines à nos jours – en deux cents pages est une gageure que Sylvie Oussenko ne réussit pas totalement. Si les grands noms sont suffisamment traités et de nombreux ouvrages lyriques ne fût-ce que mentionnés, certaines omissions étonnent pour un guide qui se veut généraliste. Alors que ses opéras sont de nos jours largement redécouverts, Vivaldi est tout simplement absent, aucune œuvre de Joseph Haydn n’est citée, idem pour Haendel, à peine évoqué (il « tue dans l’œuf l’opéra anglais », point). L’auteur présente brièvement Virgil Thomson, Marcel Landowski ou Maurice Ohana mais ne dit rien sur, par exemple, John Adams ou Philip Glass. Le XIXe siècle bénéficie d’un traitement de faveur mais le XXe, d’une richesse pourtant incomparable, est survolé. Les anecdotes sur certains compositeurs (Verdi, Wagner) auraient pu être écartées au profit d’une analyse plus détaillée de grosses pointures du siècle dernier (Britten, Janácek, Prokofiev). Enfin, alors que l’opéra semble plus vivant que jamais, la création contemporaine est passée sous silence mais l’auteur ne se prive pas d’égratigner au passage les metteurs en scène actuels.
Le texte, dépourvu de la moindre illustration, est écrit dans un style simple et sans fioriture, pédagogiquement idéal. Mais sur ce point, quelques négligences (citer Le Roi David d’Honegger sans préciser qu’il s’agit d’un oratorio, parler d’opéra à propos des Noces de Stravinsky, ne pas différencier opéra comique, opéra bouffe, opérette, ce dernier genre étant écarté, etc.) et légèretés historiques (qualifier L’Orfeo de Monteverdi de premier opéra) constituent autant de réserves. L’idée d’analyser dans des fiches certains « opéras phares » n’est toutefois pas mauvaise. En complément, un disque compact comporte quelques extraits musicaux – les interprètes ne sont pas mentionnés pour certains – mais un lexique aurait été préférable à la place.
Bref, le novice peut consulter cette introduction quelque peu déséquilibrée et trop souvent superficielle s’il comble ses lacunes par la suite. Quant à l’amateur éclairé, il s’en désintéressera sans complexe.
Sébastien Foucart
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