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Inauguration d’une plaque à la mémoire de Ravel
03/08/2024



Nouvelle plaque à la mémoire de Ravel, rue des Martyrs
(© Les Amis de Maurice Ravel)



Maurice Ravel est né le 7 mars 1875 à Ciboure dans les Pyrénées-Atlantiques, à quelques kilomètres de l’Espagne, près de Saint‑Jean‑de‑Luz, mais en juin de la même année sa famille se fixa à Paris, dans le IXe arrondissement. Il passa ainsi les cinq premières années de sa vie au 40, rue des Martyrs, avant d’habiter à côté, rue Victor‑Massé puis rue Pigalle puis rue de Douai jusqu’en 1901. Même après son installation à Montfort‑l’Amaury, il séjourna souvent dans un hôtel rue d’Athènes, toujours dans le IXe arrondissement, entre 1921 et 1932.


Pour lui rendre un nouvel hommage et marquer sa présence à Paris, cent quarante‑neuf ans après sa naissance, avait lieu ce 7 mars l’inauguration d’une plaque sur la façade de sa première demeure en accord avec la copropriété et à l’initiative de l’Association des amis de Maurice Ravel, la treizième plaque en France, la quatrième à Paris. L’événement rassemblait autour de la maire de l’arrondissement, Delphine Bürkli, déjà présente lors de l’inauguration d’une plaque similaire rue d’Athènes en 2019, le président de l’association, Manuel Cornejo, l’écrivain Jean Echenoz, auteur d’un magnifique Ravel (Editions de Minuit, 2006), le chanteur François Le Roux, membre d’honneur de l’association et éminent interprète de Ravel, des élus, des musicologues et enfin des élèves et enseignants du Conservatoire Lili Boulanger du IXe arrondissement ainsi qu’un public informé de la manifestation ou surpris par elle dans cette rue très passante de la capitale.



(© Stéphane Guy)


La maire de l’arrondissement remercia les personnalités réunies, les enfants et le public et rappelé l’histoire de la présence de Ravel à Paris. Elle indiqua que l’inauguration se trouvait avoir lieu, heureuse coïncidence, le lendemain de la sortie du film Boléro d’Anne Fontaine, traitant de la création de la plus célèbre des œuvres de Ravel, et filmé en partie dans le IXe arrondissement. De très jeunes musiciens interprétèrent une pièce pour piano et violon puis Manuel Cornejo remercia également toutes les personnes présentes en se félicitant notamment de la présence d’enfants, Ravel ayant tant manifesté d’intérêt pour le monde de l’enfance, et du descendant du premier directeur de la Casa de Velázquez, là où était Ravel lors de la création du Boléro à l’Opéra de Paris. Il termina sa courte allocution par la lecture d’une lettre de Ravel aux parents du jeune Jean Françaix, soulignant tout le prix qu’il attachait à l’enseignement de la musique, le musicien devant n’être « que musicien », la « grammaire » venant après.


Des enfants lurent quelques textes difficilement audibles, rappelant des moments de la vie de Maurice Ravel, et François Le Roux intervint non pour chanter du Ravel – il s’en excusa – mais pour dire que son enseignement à l’Ecole normale de musique lui avait permis de mesurer tout le prestige mondial du compositeur, lequel incarne souvent à l’étranger tout l’esprit français.


Mirana Tutuianu, professeur de violon au conservatoire de l’arrondissement, interpréta le début de Tzigane puis des enfants, Jean Echenoz, François Le Roux, Manuel Cornejo et la maire dévoilèrent la plaque sous des applaudissements chaleureux avant qu’il soit rappelé in extremis qu’un concert à quatre mains autour de Ma mère l’Oye était donné le soir même par Ludmila Berlinskaïa et Arthur Ancelle dans la salle de concert de la mairie d’arrondissement pour clore brillamment cette nouvelle journée Ravel.



(© Stéphane Guy)


Il convient de relever à l’issue de l’inauguration que s’il paraît à la rigueur compréhensible que le Dictionnaire historique des rues de Paris de Jacques Hillairet (Editions de Minuit, 1985) ne mentionne pas que Claude Véga (1930‑2022), imitateur et acteur célèbre dans les années soixante et soixante‑dix, dont une plaque commémorative a été inaugurée dès 2023, a vécu au n° 42, il est curieux que ledit dictionnaire n’ait pas noté la présence de Ravel au n° 40 et qu’il ait fallu tant d’années pour marquer le passage du compositeur à cette dernière adresse.


Le site des Amis de Maurice Ravel


Stéphane Guy

 

 

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