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Le mois du mélomane professionnel
10/01/2020




Le mois de septembre, pour les Juifs, n’est pas un mois de musique classique. Il est le mois de la musique liturgique. Les deux fêtes qui sont consacrées au pardon, le Jour de l’An (Roch-haChanah) et le jour des expiations (Kippour), qui tombent presque toujours en septembre, les premier et le dixième jours de la première lune de l’automne, ont toujours été les jours les plus riches du point de vue de la musique liturgique, surtout celle de Kippour. Etant enfant, je faisais partie de la chorale de la synagogue de mon quartier à Jérusalem, une chorale à deux voix, soprano et alto. Pour ces deux fêtes, on passait toujours à une chorale à quatre voix par l’adjonction des ténors et des basses, et la liturgie était riche et la plus belle de l’année, à commencer par le Kol Nidrey qui ouvre la fête de Kippour et qui a inspiré le magnifique Kol Nidrey de Bruch. D’ailleurs, à Vienne, pour l’office d’ouverture de Kippour, tous les musiciens de la ville se rendaient à la synagogue pour écouter cette prière. C’est certainement la musique qui a inspiré Beethoven pour son mouvement Adagio quasi un poco andante du Quatorzième Quatuor.


Depuis les temps les plus anciens, la musique fait partie de la vie religieuse juive. Dans l’Exode, on trouve «Le Chant de la Mer» qui a suivi le passage de la mer des Joncs par les Hébreux. Ou encore les Psaumes, surtout le Psaume 150, avec tous les instruments qui accompagnaient le chœur des Lévites. A ne pas oublier l’interdit légal de lire la Bible sans la chanter. Devant chaque mot de la Bible, il y a un signe qui exprime une cellule musicale. Du fait de la dispersion, chaque communauté avait sa façon de lire cette cellule mais toutes le faisaient.


D’abord monodique, l’harmonie s’est ajoutée au XVIIe siècle avec Salomone Rossi, l’ami de Monteverdi à Mantoue. Dès le XIXe siècle, la liturgie a adopté l’harmonie de la musique occidentale tout en gardant son caractère particulier. Au XXe siècle, des compositeurs comme Ernest Bloch ou Darius Milhaud ont écrit des Services sacrés pour soliste, chœur et orchestre.


Ayant été ministre officiant pendant des années, j’aime particulièrement cette musique et j’ai passé le mois de septembre à la chanter et à l’écouter. Rassurez-vous. Dès le 1er novembre, je retrouverai la musique classique.


Bonne année lunaire à tous!


Benjamin Duvshani

 

 

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